Les professionnels de santé peuvent se déplacer librement à l'intérieur des frontières de l'Europe. Dès lors, comme pour la formation initiale, se pose le problème de la reconnaissance mutuelle par les états membres du maintien de leurs compétences professionnelles. Suite à une demande de la Commission européenne, trois conférences portant sur les questions relatives aux personnels de santé se sont tenues à Louvain (Belgique) en avril 2010 et ont abouti à la rédaction d'un rapport. Un article du BMJ s'appuie sur celui-ci pour plaider l’harmonisation des formations mises en place par les états membres afin de maintenir les compétences professionnelles des acteurs de santé.
› Les politiques de certification des compétences varient d’un pays à l’autre. Beaucoup demandent aux médecins de prouver qu'ils se sont formés en produisant un certain nombre de crédits sur une période définie. Dix pays exigent qu'une revue par les pairs soit réalisée. Dans 17 pays sur 26, il existe une obligation de développement professionnel continu (DPC). Celle-ci porte plus sur la participation aux formations que sur les résultats, mais dans seulement 8 pays, le non-respect de cette obligation a de réelles conséquences (examen pour continuer à exercer, remboursements réduits, retrait de l'autorisation d'exercer, retrait du statut de membre d'une association médicale, exercice sous supervision, etc.). La régulation du DPC est également variable, car, selon les pays, elle est conduite par les corps professionnels, une autorité indépendante ou par le gouvernement. Enfin, un seul pays, la Norvège, interdit à l'industrie pharmaceutique de sponsoriser des formations.
› Les méthodes utilisées ne sont pas non plus comparables. C’est ainsi que le e-learning n’a pas la même place selon les pays. Ainsi, certains (dont l'Italie) interdisent à leurs praticiens de se former en dehors du territoire national ou limitent le nombre de crédits qu'ils peuvent obtenir en utilisant le web. Il serait aussi indispensable que tous les pays utilisent les mêmes critères pour définir les crédits accordés, ce qui permettrait une reconnaissance mutuelle des méthodes utilisées en Europe.
› Le caractère obligatoire du DPC est aussi un élément de la discussion. Les opposants mettent en avant le faible niveau de preuves qui lient DPC et amélioration des pratiques. De fait, si la participation à l'apprentissage en groupe est efficace pour améliorer les connaissances, elle a un faible effet sur les modifications des comportements et sur une amélioration des résultats. Ce sont les méthodes interactives, particulièrement celles qui se concentrent sur des pathologies bien spécifiques (HTA par exemple), qui seraient les plus efficaces.
› L'article conclut à la nécessité d’une harmonisation du DPC en Europe au travers d’un socle commun de principes, de valeurs et de mesures. Mais si tous les États membres de l'UE acceptent l’idée que la FMC est une obligation, c’est la participation à ces formations qui devra être une condition obligatoire pour obtenir un permis d’exercer.
Etude et Pratique
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