Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent en France et le deuxième en terme de mortalité. En prévention primaire, il est recommandé de limiter l’apport de viande rouge et de viande transformée (fumée, salée, comportant additifs et conservateurs). En poussant la réflexion, le modèle alimentaire végétarien – dans lequel la viande et, parfois, le poisson sont exclus et où les aliments contenant des fibres sont favorisés – pourrait-il réduire le risque de développer un cancer colorectal ? C’est ce qu’a voulu vérifier l’étude prospective qui vient de paraître dans le JAMA Intern Med (1) en comparant la survenue d’un cancer colorectal entre végétariens et non végétariens.
› Les végétariens étaient répartis dans quatre groupes différents ( « vegan » dont l’alimentation exclut tout produit d’origine animale , « lacto-ovo-végétarien » autorisant les œufs et produits laitiers mais excluant le poisson, « semi-végétarien » s’alimentant de viande occasionnellement et « pesco-végétarien » dont l’aliment principal est le poisson). Parmi les 77 659 participants observés pendant 7 ans, il a été diagnostiqué un cancer colorectal pour 490 personnes. Les végétariens avaient significativement moins de risque d’avoir un cancer colorectal. Dans ce groupe, ce sont les « pesco-vegetariens » qui sont les moins à risque.
Une des limites importante de cette étude est le manque de recul nécessaire pour objectiver un cancer colorectal. Cette étude ayant suivi les patients sur 7 ans et 3 mois. Néanmoins, ce résultat rejoint celui d’une étude britannique de 2012 réalisée sur 14 ans dans laquelle le nombre de cancers colorectaux était diminué chez les consommateurs de poisson en comparaison aux consommateurs de viande rouge mais aussi aux végétariens.
› Le poisson semble être un facteur protecteur essentiel. Or, à ce jour, les recommandations de la Haute Autorité de santé quant à la prévention primaire du cancer colorectal en terme d’alimentation sont davantage basées sur une augmentation de la consommation de fibres alimentaires et de laitages. Il faut également préciser que, dans cette étude, les végétariens étaient moins souvent diabétiques, présentaient moins de pathologies cardio-vasculaires que les non végétariens. Il y avait également moins de fumeurs et moins de consommateurs d’alcool chez les végétariens. Leur indice de masse corporelle était également moins élevé.
› Ainsi, on peut penser que les végétariens seraient des patients plus sensibilisés aux risques de santé et éduqués à l’application de règles hygiéno-diététiques, premier niveau de prévention primaire. Ce qui pourrait également expliquer la diminution en général du nombre de cancers observés dans cette population.
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