En juillet 2007, l’obligation vaccinale par le BCG a été remplacée par une vaccination sélective des enfants à haut risque de tuberculose. L’étude transversale Epi-BCG (1) menée auprès de 358 médecins généralistes du réseau Sentinelles en 2009 par l’Inserm et l’InVS a montré que moins de la moitié des enfants (44 %) qui devraient êtres vaccinés le sont effectivement. Seuls 59 % des enfants éligibles le sont en Ile de France et 32 % hors IdF. Plusieurs causes ont été identifiées comme des freins à la réalisation du BCG. Outre la perception du risque infectieux, l’âge des enfants à vacciner, la disparition du vaccin par multipiqûres, la méconnaissance de certains critères des recommandations entraîne la non-identification et la non-vaccination d’une partie de la population éligible à la vaccination BCG.
Depuis la publication du décret de suspension de l’obligation de vaccination par le BCG des enfants et des adolescents et de la circulaire d’application du 14 août 2007, la vaccination par le BCG ne peut plus être exigée à l’entrée en collectivité mais fait l’objet d’une recommandation forte pour les enfants à risque élevé de tuberculose (2,3).
Qui vacciner
Tout enfant avec possédant au moins UN des critères suivants :
~ Enfant né dans un pays de forte endémie tuberculeuse ;
~ Enfant dont au moins l’un des parents est originaire de l’un de ces pays ;
~ Enfant devant séjourner au moins un mois d’affilée dans l’un de ces pays ;
~ Enfant ayant des antécédents familiaux de tuberculose (collatéraux ou ascendants directs) ;
~ Enfant résidant en Île-de-France ou en Guyane ;
~ Enfant dans toute situation jugée par le médecin à risque.
Les zones de forte endémie tuberculeuse
=Les zones géographiques à forte incidence tuberculeuse :
~ Le continent africain dans son ensemble ;
~ Le continent asiatique dans son ensemble, y compris les pays du Proche et
Moyen-Orient. ;
~ Les pays d’Amérique Centrale et du Sud. ;
~ Les pays d’Europe Centrale et de l’Est y compris les pays de l’ex-URSS. ;
~ Dans l’Union européenne : Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, Roumanie.
Quand vacciner
~ Dès la naissance,
~ Jusqu’à l'âge de 15 ans.
L’IDR à la tuberculine moins systématique
L’’IDR à la tuberculine à 5 Unités (Tubertest®) n’a pas lieu d’être pratiquée à titre systématique, notamment après la vaccination par leBCG.
Elle doit être pratiquée :
- pour vérifier l’absence de tuberculose avant vaccination, excepté chez les nourrissons de moins de 3 mois qui sont vaccinés sans test préalable ;
- au cours des enquêtes autour d’un cas de tuberculose ;
- comme aide au diagnostic de la tuberculose ;
- une IDR à 5 Unités de tuberculine liquide est obligatoire pour certaines études et professions. Le
résultat de sa mesure doit être noté, il servira de test de référence.
Les contre-indications au BCG
~ IDR à la tuberculine positive,
~ Temporaires : les dermatoses étendues en évolution,
~ Définitives : les déficits immunitaires congénitaux ou acquis, notamment dus
au VIH.
Abandon de la revaccination
La revaccination par le BCG en population générale n’est plus indiquée depuis 2004.
La vaccination des professionnels
Suite à l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) du 5 mars 2010, il a été recommandé la levée de l’obligation de vaccination par le BCG pour les professionnels et étudiants des carrières sanitaires et sociales mentionnée aux articles L.3112-1, R.3112-1 C et 2 du Code de la santé publique, accompagnée d’un maintien du test tuberculinique comme test de référence lors de prise de poste.
Le HCSP recommande, sans obligation :
~ une vaccination par le BCG au cas par cas, après évaluation des risques par
le médecin du travail uniquement pour les professionnels de santé très exposés
tuberculino-négatifs :
~ personnels de soins en contacts répétés avec des patients tuberculeux
contagieux et tout particulièrement ceux à risque de tuberculose multirésistante,
~ personnels de laboratoire travaillant sur des cultures de mycobactéries.
Le HCSP ne recommande pas la vaccination par le BCG pour les autres professionnels de santé, les professions de secours, les pompiers et les étudiants des filières de santé, et, pour certains autres professionnels (visés par les articles L.3112-1, R.3112-1 C et 2 du CSP).
Cas clinique
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