Dans la perspective d’une prise en charge moins hospitalière des patients vivant avec le VIH, un état des lieux des niveaux d’implication actuels et souhaités des médecins généralistes dans cette pathologie (pratiques de dépistages, souhaits de formation, de suivi des patients), a été réalisé par le service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Nantes, du CHU d’Angers, le COREVIH des Pays de la Loire, le département de médecine générale de la faculté d’Angers, le service de MPU-infectiologie, de la Roche-sur-Yon.
Cette enquête descriptive et transversale, rapportée dans le dernier « Médecine et maladies infectieuses » a été effectuée entre 2011 et 2012 auprès de tous les généralistes installés en pays de Loire par auto- questionnaire explorant leur pratique de dépistage et leurs souhaits de prise en charge, avec le soutien du COREVIH des Pays de la Loire.
→ Les résultats montrent que parmi les 871 médecins ayant renvoyé le questionnaire (30,4 % des réponses), 54,2 % déclarent avoir des patients VIH dans leur patientèle, avec un nombre moyen de 1,4 patients VIH par patientèle. Seulement 34,7 % des généralistes interrogés déclaraient avoir été formés au suivi des patients HIV, mais 54 % souhaitaient bénéficier d’une telle formation.
→ Concernant le dépistage, 12,2 % des généralistes proposent systématiquement une sérologie VIH à leurs patients. 70,2 % le proposent aux sujets ayant des rapports sexuels à risque. Et 38,6 % le préconisent aux homosexuels. En outre, 72,7 % prescrivent toujours une sérologie aux femmes enceintes. Et 83,5 % des MG déclarent avoir été confrontés à des patients ayant des conduites sexuelles à risque. Mais 25 % d’entre eux n’étaient pas au courant de la possibilité d’effectuer une prophylaxie post-exposition.
→ Parmi les médecins interrogés, 45,4 % souhaitent prendre en charge des patients VIH, c’est-à-dire assurer leur suivi clinique et biologique, apporter leur soutien à l’observance du traitement, s’occuper du renouvellement de traitement. Ils invoquent comme principaux freins à cette prise en charge une formation insuffisante dans ce domaine et une nécessité d’investissement de la part des MG disproportionné compte tenu du faible nombre de patients VIH dans leur clientèle, ainsi que la difficulté d’un tel suivi. Il apparaît ainsi que les médecins interrogés suivent très peu de patients VIH, mais qu’ils seraient plutôt favorables au suivi de ces patients dans le cadre des soins courants.
→ Autre constat, les pratiques des généralistes en matière de suivi des patients VIH ne sont pas éloignées des propositions émises en novembre 2013 par le rapport Morlat invitant les omnipraticiens à prendre l’initiative du dépistage à partir de circonstances cliniques et biologiques classiques incitant à la recherche du VIH, tout en conservant un dépistage populationnel proposé notamment aux homosexuels masculins, aux toxicomanes et aux hétérosexuels à partenaires multiples…
Cependant, on constate parmi ces généralistes des lacunes de formation, notamment, en matière de prophylaxie post-exposition. Ce manque pourrait être pallié via le COREVIH, ce qui permettrait d’améliorer l’offre de dépistage, ainsi que du relais du suivi en ville, qui pourrait être envisagé en ciblant les médecins intéressés.
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