En juin dernier, la HAS a publié une inhabituelle fiche de bon usage des technologies de Santé obligeant tout médecin à revoir ses classiques et l’invitant à reconsidérer ses prescriptions de la sacro sainte radiographie du thorax. Intéressante sur le fond mais aussi dans sa forme, cette recommandation porte sur les « non indications » de la radio de thorax.
En effet, la place de la radio du thorax a diminué avec l’évolution des techniques d’imagerie. L’alternative est principalement représentée par la tomodensitométrie (TDM) et selon les cas par l’échographie, l’échocardiographie-Doppler, les scintigraphies, l’IRM ou encore la tomographie par émission de positions. L’HAS a retenu dans cette présentation les principales situations cliniques explicitement documentées dans la littérature comme des non-indications et qui font toujours l’objet de prescriptions fréquentes.
• Concernant les pathologies respiratoires non tumorales, pas de RT dans les infections des voies arériennes hautes, ni dans la bronchite aiguë, ni le premier épisode non compliqué de bronchiolite de l’enfant, ni dans la douleur thoracique non spécifique (en dehors d’un contexte d’urgence). Aucune imagerie alternative n’est recommandée.
• Dans le domaine cardio-vasculaire hors contexte péri-opératoire, les pathologies ne nécessitant plus de RT sont l’HTA, le suivi périodique de l’insuffisance cardiaque congestive chronique et des cardiomyopathies. L’échocardiographie-Doppler est dans ce cas préféré.
• En pathologie tumorale, la RT ne garde plus que quelques indications.
• En période pré-opératoire, toute chirurgie non cardiothoracique ne nécessite plus de RT chez les patients de mopins de 60 ans et sans pathologie cardio-pulmonaire ou avec pathologie cardio-pulmonaire stable.
• En urgence, pas de RT chez un sujet exempt de trouble cardio-pulmonaire aigu. Ni en cas de suspicion de dissection aigue de l’aorte thoracique ou de rupture d’anévrisme de l’aorte thoracique (où échographie, TDM et IRM trouvent toutes leurs indications). La suspicion de perforation oesophagienne ne relève pas de la RT non plusmais de la TDM.
• Enfin, en secteur de réanimation, même la vérification de positionnement correct de matériel implanté ou le suivi d’un patient stable non ventilé ne relèvent plus d’une radio de contrôle.
Il est vrai qu’en termes de prise en charge en France en 2006, d’après la CCAM (secteur libéral uniquement), environ 3,3 millions d’actes ont été codés pour un montant d’environ 130 millions d’euros. La HAS insiste aussi sur le fait qu’il est nécessaire de réduire l’irradiation par radios conventionnelles et TDM chez l’adulte et plus encore chez l’enfant.
1- HAS. Quand NE PAS prescrire une radio du thorax. Fiche Bon usage des technologies de santé. Juin 2009. http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_815936/quand-ne-pas-prescrire-un…
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