L’ Institut National du cancer (INCa) vient de publier une information à destination des médecins traitants, mais aussi des spécialistes et du grand public, sur l’importance de rechercher et de traiter l’infection par H. pylori dans le but de prévenir le cancer de l’estomac (1). Ce cancer a touché en France, en 2011,
6 438 patients et a été responsable de 4 433 décès. Au moins 80 % de ces cancers sont dus à HP, les 20 % restant étant des cancers du cardia associés au RGO. Cette infection persistante s’acquiert pendant l’enfance par transmission oro-orale. Elle toucherait de 20 à 50 % de la population avec une prévalence de 50 % pour les populations les plus âgées. Elle n’induit que rarement le développement d’un cancer de l’estomac (dans environ 1 % des cas). En revanche, certaines populations infectées par H. pylori ont un risque de cancer de l’estomac plus important que d’autres.
› Identifier les populations à risque de cancer :
– les personnes apparentées au 1er degré à un patient ayant eu un cancer de l’estomac (parents, frères/sœurs, enfants) ;
– les patients ayant eu une gastrectomie partielle pour cancer (ou un traitement par endoscopie de lésions cancéreuses gastriques) ;
– les patients porteurs d’une lésion prénéoplasique gastrique ;
– ceux traités par IPP depuis plus d’un an ;
– les personnes ayant un syndrome de prédisposition aux cancers digestifs (HNPCC/Lynch) ;
– et celles devant subir une chirurgie bariatrique par by-pass (méthode non associée à une augmentation du risque de cancer gastrique, mais rendant une partie de l’estomac inaccessible à de futurs examens).
› Comment rechercher l’infection à HP chez les personnes à risque
- Chez les personnes apparentées au 1er degré à un patient ayant eu un cancer de l’estomac, la méthode de détection varie en fonction de l’âge. Avant 40/45 ans, il est conseillé de prescrire un test respiratoire à l’urée 13C (4 semaines après l’arrêt de toute antibiothérapie et 2 semaines après l’arrêt d’un traitement IPP). Au-delà de cet âge, il convient d’aller directement à l’endoscopie avec biopsies.
- Pour tous les autres sujets à risque, la méthode de recherche de l’infection à HP est la même, à savoir l’endoscopie.
› Le contrôle de l’éradication d’HP est réalisé par un test respiratoire à l’urée 13C (4 semaines après l’arrêt de toute antibiothérapie et 2 semaines après l’arrêt d’un traitement IPP). Une surveillance endoscopique est indiquée uniquement pour les patients ayant eu une lésion cancéreuse ou précancéreuse.
› Enfin, selon une enquêteréalisée en avril 2011 à la demande de l’Inca auprès d’un échantillon de 504 généralistes, près d’un quart propose une éradication d’HP d’office aux apparentés au 1er degré d’un malade atteint de cancer de l’estomac, sans avoir recherché l’existence de l’infection au préalable. Aux experts de l’INCa d’insister sur la nécessité de ne pas traiter avant d’avoir confirmé la présence d’une infection par HP et de toujours contrôler l’efficacité de l’éradication après traitement.
1- Inca. Médecins traitants : Acteurs de la prévention du cancer de l'estomac. Février 2013.
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