Dans un contexte de réduction des dépenses de l’Assurance- maladie, la HAS, sur la demande de la DGS, a produit des recommandations concernant la pertinence d’un dépistage systématique de la thrombophilie avant prescription d’une contraception hormonale combinée.
La HAS ne recommande pas de dépister systématiquement la thrombophilie avant une prescription de contraception hormonale combinée (CHC).
En effet, il n’existe aucune étude comparative ni essai contrôlé randomisé ni étude observationnelle portant sur l’efficacité du dépistage systématique de la thrombophilie avant prescription de CHC. Les études de modélisation disponible indiquent que compte tenu de la faible incidence de la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) chez les femmes jeunes et de la prévalence de la thrombophilie, un dépistage systématique de la thrombophilie avant primo-prescription de CHC ne permettrait d’éviter qu’un faible nombre de MTEV pour un coût très élevé.
En cas d’antécédents familiaux de MTEV chez des apparentés au premier degré (parents, frères et sœurs et enfants) survenues avant l’âge de 50 ans/60 ans, une recherche de thrombophilie avant une prescription de CHC peut être envisagée au cas par cas.
La HAS rappelle les conditions de la prescription de la CHC. Elle souligne que toutes les contraceptions hormonales œstroprogestatives combinées entraînent une augmentation de deux à six fois du risque de maladie thrombo-embolique veineuse. Le risque absolu de MTEV reste néanmoins faible, de l’ordre de 5 à 12 pour 10 000 femmes par an selon le contraceptif utilisé et le rapport bénéfice/risque de la CHC reste positif.
L’institution pointe l’importance de respecter les conditions de prescription de la CHC et notamment, de tenir compte des habitudes de vie, dont le tabagisme. Lors de la prescription d’une CHC, une attention particulière doit être portée aux facteurs de risque individuels actuels de chaque patiente, en particulier ceux relatifs à la MTEV et à la différence de risque de MTEV entre les CHC. En particulier, la CHC ne doit jamais être utilisée en cas d’antécédents personnels de MTEV. De manière générale, elle n’est pas recommandée en cas d’antécédents familiaux de MTEV chez des apparentés au 1er degré survenues avant l’âge de 50ans/60 ans, à moins qu’aucune autre méthode appropriée ne soit disponible ou acceptable, et dans ce cas, elle nécessite un suivi rigoureux. À noter que les thrombophilies avérées, déjà diagnostiquées dans le cadre d’antécédents familiaux au 1er degré de MTEV survenues avant 50ans/60 ans constituent une contre-indication à la prescription de CHC.
Par ailleurs, face à une patiente présentant des symptômes de MTEV, la possibilité d’une thrombose induite par une CHC doit toujours être envisagée. Enfin, la HAS souligne l’importance de fournir aux femmes une information claire sur les effets indésirables et les précautions d’emploi des CHC.
1- HAS. Dépistage systématique de lathrombophilie avant une primo-prescription de contraceptionhormonale combinée « http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014-09/rec… »
PAS DE DÉPISTAGE SYSTÉMATIQUE DE LA THROMBOPHILIE AVANT MISE SOUS PILULE
TESTEZ VOS CONNAISSANCES
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)