Statu quo ou presque… Dans un projet de recommandations rendu public le 21 juin, la Haute Autorité de santé (HAS) revient sur la question de l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé ou en contact étroit avec de jeunes enfants.
Après s’être prononcée sur les vaccinations déjà obligatoires, l’instance s’intéresse cette fois aux vaccins actuellement recommandés pour ces profressionnels (soit coqueluche, grippe saisonnière, hépatite A, rougeole, oreillons, rubéole et varicelle). Si le document soumis à consultation jusqu’au 7 juillet peut encore évoluer, la tendance semble plutôt à préférer les préconisations aux obligations, à l’exception de la rougeole.
Alors que la contrainte vaccinale peut être mal vécue par certains professionnels « toute décision de rendre ou de maintenir obligatoire une vaccination pour des professionnels de santé ne doit s’appliquer qu’à la prévention d’une maladie grave, avec un risque élevé d’exposition pour le professionnel, et un risque de transmission à la personne prise en charge, et pour laquelle existe un vaccin efficace et dont la balance bénéfices/risques est largement en faveur », pose en préambule la HAS.
Sur la base de ces critères, bien qu'évoquée à mainte reprise et régulièrement sujette à débat, l’instauration d’une obligation vaccinale des soignants pour la grippe saisonnière n’a pas été retenue à ce stade. En effet, compte tenu « de l’efficacité imparfaite de la vaccination antigrippale chez les personnes de moins de 65 ans » et de « l’insuffisance des données disponibles à ce jour sur le fardeau de la grippe nosocomiale chez les personnes prises en charge et sur l’impact de la vaccination des soignants sur ce fardeau », la HAS maintient ses recommandations de vaccination à l’identique pour les professionnels.
Même chose pour l’hépatite A, la varicelle ou encore la coqueluche pour lesquelles aucune obligation n’est pour le moment à l’ordre du jour.
Vers une obligation vaccinale pour la rougeole ?
En revanche, compte tenu du « fardeau important de la rougeole en France », du « risque élevé de transmission aux personnes non immunisées » et de « la protection efficace et à très long terme conférée par la vaccination », l’autorité plaide pour une obligation d’immunisation contre la rougeole pour les étudiants et professionnels pour lesquels cette vaccination est actuellement recommandée. En pratique, en l’absence de disponibilité d’un vaccin rougeole non combiné, cette obligation se traduirait par l’administration de deux doses de vaccin trivalent ROR pour les personnes non vaccinées et sans antécédent documenté de rougeole, « qui exercent des professions de santé en formation, à l’embauche ou en poste, en priorité dans les services accueillant des patients à risque de rougeole grave (immunodéprimés), et chez les professionnels travaillant au contact des enfants ».
Toutes ces recommandations sont soumises à consultation publique. Les contributions « seront analysées pour enrichir, compléter et finaliser (la feuille de route définitive) qui sera publiée au cours de l’été », précise la HAS.
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