À l’heure où certaines pharmacies proposent gratuitement à leurs clients de réaliser un « test d’angine », une étude menée auprès de médecins généralistes et de pédiatres libéraux de la région Nord-Pas-de-Calais et publiée dans les Archives de pédiatrie (1) révèle une mauvaise utilisation des tests de diagnostic rapide du Streptocoque du groupe A en cas de suspicion d’angine. Ce territoire figure au premier rang des régions françaises consommatrices d’antibiotiques ; une situation préoccupante au regard de l’émergence d’antibiorésistances pour les Streptococcus pneumoniæ ou Escherichia coli. En 2009, 72 % des prescriptions d’antibiotiques en ville était réalisée par des médecins généralistes ; les angines et pharyngites représentaient 32 % des 8,3 millions de prescriptions ambulatoires d’ATB chez les moins de 14 ans.
› Cette étude descriptive déclarative a été menée par questionnaire d’août à novembre 2011. 368 médecins généralistes et 82 pédiatres ont été inclus. Le questionnaire concernaitles données sociodémographiques du médecin, son utilisation ou non du TDR, les raisons de sa non-utilisation, son opinion sur son intérêt, les indications et modalités de prescription des antibiotiques dans les angines. Le taux de réponse a été de 74 % pour les pédiatres et de 18 % pour les MG. La proportion de consultations d’enfants de chez les MG était en moyenne de 23 +/- 12%. Les généralistes réalisaient moins souvent les TDR que les pédiatres (53% versus 75%).
› Ainsi, 96% des médecins prescrivaient un antibiotique en cas de TDR positif. Mais 74% appliquaient éventuellement la même prescription en cas de TDR négatif. Les raisons les plus fréquemment invoquées pour justifier cette attitude étaient l’association à une otite (51 %), une deuxième consultation pour le même épisode d’angine (45 %), une forte présomption clinique de cause bactérienne (36 %).
40 % des médecins n’utilisant pas les TDR évoquaient comme principales raisons de leur non-utilisation le manque de temps (57 %), une confiance en l’examen clinique pour distinguer l’origine streptococcique (48 %) et un manque de confiance dans le TDR (27 %).
› Selon le Pr Alain Martinot, coauteur de l’étude et coordonnateur du département de pédiatrie du CHRU de Lille, « la capacité discriminante du TDR est infiniment supérieure à la clinique?». En effet, si tous les signes cliniques en faveur du angine à streptocoque A sont présents, la probabilité pour ce que ce soit effectivement le cas est au mieux de de 50% et, en l’absence de signe clinique, cette probabilité ne descend pas en dessous de 15%. Avec un TDR positif, la probabilité d’une angine streptococcique est de plus de 95 %. Avec un TDR négatif, on est à moins de 5%. « Et il n’est pas aberrant d'accepter ce risque de 5 % compte tenu du faible risque de complications d’une angine streptococcique au regard des inconvénients de multiples antibiothérapies inutiles et néfastes. »
Mise au point
Le suivi des patients immunodéprimés en soins primaires
Etude et pratique
Mesure de la PA, la position du patient est importante
Cas clinique
Le papillome intracanalaire
Recommandations
Prise en charge des pneumonies aiguës communautaires