L’incidence du syndrome d’alcoolisation fœtale en France serait de l’ordre de 1,3/1000 naissances vivantes par an. Le risque est lié à la consommation d’alcool dès la conception, qu’il s’agisse d’une consommation ponctuelle ou régulière. Il n'y a pas de seuil de consommation d'alcool sans danger pour les femmes enceintes ou prévoyant de l'être. Toutes les études internationales estiment que le seuil de deux verres standard par jour en moyenne chez la femme n’est plus valable lors de la grossesse. Le risque d’anomalies existe à tous les stades de la grossesse et il est commun à toutes les variétés de boissons alcoolisées (apéritif, vin, bière, cidre, spiritueux, etc.). En France, c’est la politique du « Zéro alcool » pendant la grossesse qui prévaut selon la recommandation de l’Inpes.
› Les troubles dont peut souffrir l’enfant à naître forment un continuum allant de la forme la plus caractéristique et la plus sévère, le syndrome d’alcoolisation fœtale, à des formes incomplètes se traduisant par des difficultés dans les apprentissages et/ou un trouble des facultés d’adaptation sociale.
›Le syndrome d’alcoolisation fœtale comporte dans sa forme complète une dysmorphie faciale (fentes palpébrales raccourcies, sillon naso-labial lisse ou aplati, lèvre supérieure mince), un retard de croissance non spécifique qui peut porter sur la taille, le poids ou le périmètre crânien pouvant se manifester dès la période prénatale. Les troubles du développement neurologique s’expriment parfois par un retard mental, le plus souvent par des difficultés d’apprentissage (avec troubles de l’attention, de la mémoire, du raisonnement abstrait), des troubles du calcul, des troubles du langage, une déficience sensorielle (surtout visuelle), des troubles du comportement, des troubles des facultés d’adaptation et des conduites sociales, source de difficultés d’insertion sociale.
La forme clinique la plus fréquente est la forme partielle qui est responsable de troubles neurodéveloppementaux, d’échec scolaire, de troubles des conduites, de délinquance et d’incarcération, de consommation de produits à l’adolescence.
› Il faut demander systématiquement aux femmes désirant une grossesse, aux femmes enceintes et aux femmes venant d’accoucher leurs habitudes de consommation d’alcool, en faire préciser les modalités d’usage et les périodes de consommation au cours de la grossesse. En s’aidant éventuellement des questionnaires FACE, AUDIT ou T-ACE.
1- Haute Autorité de santé. Troubles causés par l’alcoolisation fœtale : repérage ? Fiche mémo. Septembre 2013.
Mise au point
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Étude et pratique
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Cas clinique
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