DE NOTRE CORRESPONDANTE
C’EST LE DÉPART non remplacé d’une cadre de santé en juillet dernier qui a mis le feu aux poudres au service des urgences psychiatriques du CHU de Toulouse réunissant 60 soignants. « Dans le service nous déplorons 25 passages à l’acte ou agressions sur le personnel depuis le début de l’année 2011. Deux, ont même été reconnus comme accident du travail avec des arrêts de plus d’un mois », raconte Christophe Malinowski, infirmier. Dans ce service d’urgence, les soignants dénoncent depuis des semaines une dégradation de leurs conditions de travail en raison de l’augmentation de l’activité et d’un sous-effectif chronique aggravé par des absences non remplacées.
Après deux mois de négociations au point mort, le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’hôpital vient de valider les demandes du service. « Désormais, en cas de nouveaux passages à l’acte contre le personnel soignant, le CHSCT pourra attaquer l’hôpital pour faute inexcusable et défaut de gestion des risques et de notre côté nous pourrons faire jouer notre droit de retrait. C’est une avancée, mais ce n’est pas une situation satisfaisante », estime Christophe Malinowski.
De son côté, la direction du CHU promet une enquête (notamment sur la libération des lits d’hospitalisation en aval). Elle s’est déjà engagée à embaucher trois infirmiers et propose une prime de risque de...30 euros pour chaque membre du service. « Nous ne crachons pas sur les embauches, mais c’est moitié moins que ce que nous demandions afin de permettre un fonctionnement normal du service à hauteur de l’activité, estime Christophe Malinowski. Quant à la prime, c’est honteux, nous demandions une prime de risque de 100 euros par personne. Plus personne ne veut venir travailler chez nous, et le personnel est épuisé. Nous ne comprenons pas pourquoi les choses ne bougent pas et nous avons l’impression d’être le parent pauvre du CHU. Mais une chose est certaine, nous ne lâcherons pas ».
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