Le gouvernement a annoncé ce dimanche avoir mis fin à la mission de médiation au CHU de Martinique, en raison du « blocage d’une minorité d’acteurs ne permettant pas le lancement des travaux ».
Les ministres de la Santé et des Outre-mer avaient missionné le 30 octobre la médiatrice nationale Danielle Toupillier, ex-directrice du centre national de gestion (CNG), afin de mener une médiation au CHU de Fort-de-France, où une intersyndicale s'oppose vivement au pass sanitaire et à l’obligation vaccinale des personnels de santé.
Accompagnée du Dr Emmanuel Gordien, virologue à l’hôpital Avicenne, et de Léandre Beauroy, directeur du travail à la préfecture de la Martinique, la médiatrice devait rétablir un dialogue constructif avec l’ensemble des acteurs locaux sur les modalités d’application de la loi. Mais cette tentative de médiation a dû faire face à l’opposition de l'intersyndicale qui réclamait l'élargissement du cadre de sa mission au-delà de la seule fonction publique.
Gratuité des tests prolongée
Dans ce contexte toujours tendu – et alors que la loi a maintenu l'état d’urgence sanitaire sur l'île jusqu’au 31 décembre – le gouvernement a pris deux décisions afin de tenir compte de la situation sanitaire : la gratuité générale des tests est maintenue jusqu'à la fin de l'année ; et l’obligation vaccinale pour les personnels de soins (schéma complet) est reportée également au 31 décembre. Les soignants devront pouvoir justifier d’une première injection vaccinale avant le 6 décembre – et non le 24 octobre comme cela était initialement prévu.
Une cinquième vague aux conséquences catastrophiques ?
L’échec de cette médiation intervient alors que la faible couverture vaccinale de la population martiniquaise « expose le territoire à la survenance d’une cinquième vague qui pourrait avoir des conséquences encore plus catastrophiques que la quatrième vague toujours en cours », alerte le ministère avec gravité.
Et d’ajouter que, si la solidarité nationale « tout à fait exceptionnelle » au profit de la Martinique devait être à nouveau sollicitée (renfort de 1 778 soignants depuis le 1er août, 13 évacuations sanitaires vers l’Hexagone pour un total de 80 patients), cette solidarité devrait cette fois « prendre en compte les difficultés liées au contexte de reprise épidémique en métropole ».
Selon les derniers chiffres de l'agence régionale de santé (ARS), 700 personnes sont décédées des suites du Covid-19 au CHU de Fort-de-France depuis le début de l'épidémie. Et seuls 38,6 % des personnes de plus de 12 ans présentent un schéma vaccinal complet.
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