« Tout seul, on ne s’en sortira pas ». Le président du Synerpa, Jean-Christophe Amarantinis, lance un appel à l’aide à l’attention des pouvoirs publics pour sauver les Ehpad privés, en proie à une situation financière fragilisée. Alors que les députés de la commission des Affaires sociales réexaminent le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, le syndicat représentatif des acteurs privés du grand âge a tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse ce mardi 28 janvier.
« 66 % des établissements étaient en déficit en 2024, peut-être que ce sera 70% en 2025 », craint Jean-Christophe Amarantinis, qui espère que la hausse de l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam) pour l’année 2025, envisagée à +3,3 % par le gouvernement, ne profitera pas seulement aux hôpitaux publics.
Exclusion
Le syndicat espère en particulier tirer bénéfice de cette augmentation de l’Ondam afin de restaurer l’équité dans l’application des « mesures Borne » sur la rémunération des soignants entre les secteurs public et privé.
Présenté à la fin de l’été 2023 par l’ancien Première ministre, ce vaste plan d’attractivité consistait notamment à valoriser le travail de nuit, le dimanche et les jours fériés des paramédicaux de l’hôpital public (infirmiers, aides-soignants) à hauteur de 25 % et des praticiens à hauteur de 50 %.
Si la mesure est « une bonne chose » en elle-même pour le Synerpa, elle n’a d’abord été financée par l’État que pour les hôpitaux publics, avant de s’étendre au secteur privé à but non lucratif, insiste l’organisation.
« Tout le secteur médico-social en a profité, sauf le privé commercial dont on fait partie, s’émeut le président du Synerpa. Comme nous n’avons pas la main sur les tarifs de dépendance et des soins, nous ne pouvons pas appliquer ces majorations à nos salariés de notre proche chef. »
Tous secteurs confondus, le modèle économique des Ehpad repose sur trois sources de financement : le résident et sa famille pour la partie hébergement, le conseil départemental pour la partie dépendance et l’État (via les ARS) pour la partie soins. Les Ehpad privés lucratifs ont en revanche davantage de marges de manœuvre pour ajuster leurs recettes en majorant la partie hébergement.
Le Synerpa rassemble 3 500 adhérents, dont 2 000 Ehpad, 300 habitats intermédiaires et 1 200 agences de services et soins à domicile, soit plus de 300 000 personnes hébergées et aidées et 170 000 salariés.
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