Alors que la quatrième vague fait craindre un risque de déprogrammations, le syndicat de l'Union française pour une médecine libre (UFML) appelle les pouvoirs publics à reporter les soins programmés sur la médecine libérale et les cliniques privées. L'UFML invite ainsi à ne pas reproduire les erreurs des précédentes vagues où « les cliniques privées ont souffert d’un système hospitalo-public centré. Elles ont été trop souvent mises sur la touche alors même qu’on leur a imposé des déprogrammations. La situation se répète aujourd’hui… ».
Le syndicat alerte par ailleurs sur une pénurie « historique » des soignants, entraînant « la fermeture de tout ou parti de services de soins, de chirurgie ou de réanimation. Cette situation n’a jamais atteint un tel niveau d’importance ». Une menace d’autant plus présente que les « praticiens libéraux sont exténués après des mois difficiles où leurs efforts n’ont absolument pas été pris en considération, ni sur le plan de la reconnaissance, ni sur le plan économique. Le Ségur n’était pas pour eux », martèle à nouveau l'UFML.
Des soins sans honoraires complémentaires pour les patients
Le plan blanc, qui permet la déprogrammation d’opérations non urgentes notamment, est pour l’heure mis en place dans quatre régions : la Corse, Provence-Alpes-Côte d'Azur, l’Occitanie, et, depuis aujourd'hui, la Nouvelle-Aquitaine. L’UFML propose ainsi d’anticiper « une complémentarité public-privé » pour partager les activités de soins programmés face à une nouvelle vague. Selon le syndicat en effet, « nul besoin de déprogrammer », si les patients peuvent être orientés vers des services dédiés.
Le partage d’activité public-privé ne devra pas non plus se faire aux dépens des finances des patients, avance encore l’UFML. « Dans la mesure où les médecins sont ancrés dans une mission de santé publique, les patients devront bénéficier de soins sans honoraires complémentaires ». Le syndicat précise toutefois que « les chirurgiens et autres médecins les pratiquant devront être dédommagés, acte par acte, de leur perte financière par l’Assurance maladie et la complémentaire santé ».
Les différentes vagues ont entraîné des déprogrammations massives. D'après la Fédération hospitalière de France (FHF), les établissements de santé ont réalisé l'an dernier 900 000 interventions de moins qu'en 2019, soit une baisse globale de 15 %, plus ou moins marquée selon les spécialités.
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