Pour ou contre des médecins managers ? Le point de vue de Laurent Chambaud, directeur de l'école EHESP

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Publié le 23/05/2018
Laurent Chambaud

Laurent Chambaud
Crédit photo : DR

Et si les médecins décidaient d'embrasser la carrière de directeur d'hôpital, que se passerait-il ? Pour Laurent Chambaud, cela changerait « beaucoup de choses » et apporterait de la diversité dans la conception managériale des établissements de santé, qui en ont, selon lui, bien besoin. 

Le directeur de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) a livré son « sentiment personnel » sur la méthode de formation des directeurs d'hôpital et sur l'avenir de la profession, à l'occasion d'une récente conférence de presse organisée par l'agence Nile. 

L'EHESP propose de former les futurs managers hospitaliers sur concours d'entrée. La majorité des étudiants postulants proviennent des filières administratives, politiques (Sciences Po) ou soignantes (instituts de formation de soins infirmiers). « L'école n'est pas maître des flux d'entrée, a commenté Laurent Chambaud. Un médecin peut sous certaines conditions passer le concours mais, aujourd'hui, ça ne se fait pas. »

« Le meilleur équilibre serait d'avoir des directeurs d'hôpital d'horizons différents, a-t-il ajouté. La fonction de directeur d'hôpital ne doit pas être prisonnière d'un seul corps professionnel. Plus elle sera ouverte, plus elle sera performante. »

Diriger un hôpital, mais pas une maison de santé

Outre les métiers du management hospitalier, l'EHESP forme également via un diplôme d'établissement (DE) à la nouvelle profession d'« animateur de regroupements pluriprofessionnels de soins primaires », d'après l'intitulé de la plaquette de formation. Pour Laurent Chambaud, le médecin de demain pourra diriger un hôpital mais plus difficilement une structure de soins libérale. « Il y a un débat à venir sur la fonction de coordinateur ou d'animateur des maisons de santé pluridisciplinaires, a-t-il analysé. Quel sera ce métier ? Qui prendra le poste ? Les médecins n'auront pas le temps de le faire, et ce n'est pas vraiment leur métier ! »


Source : lequotidiendumedecin.fr