Éviter des hospitalisations stigmatisantes lorsque c’est possible, créer un chaînon manquant entre hospitalisation de jour et hôpital psychiatrique, désengorger les urgences…
Tels sont les objectifs de la nouvelle filière d’hospitalisation à domicile (HAD) en psychiatrie qui vient de voir le jour en Haute-Garonne. Ce groupement de coopération sanitaire, baptisé Psydom 31, couvre tout le territoire de la communauté urbaine de Toulouse – soit près de 665 000 habitants – et a été signé entre le centre hospitalier Gérard Marchant et deux cliniques privées du groupe Capio, les Cèdres et Beaupuy.
L’agence régionale de santé (ARS) a affecté un budget de fonctionnement annuel de 1,9 million d’euros à Psydom 31, à parts égales entre public et privé. « Une évaluation est prévue dans quelques mois, mais je n’envisage pas que ce dispositif ne soit pas pérenne », a indiqué Monique Cavalier, directrice de l’ARS à l’occasion du lancement de Psydom 31.
Trente places sont actuellement proposées en HAD psychiatrique, 15 à Gérard Marchant et 15 dans les cliniques du groupe Capio. La file active est estimée entre 900 et 1 000 patients par an. Moins de dix jours après son lancement, 11 patients sont inclus dans le dispositif et 23 le seront d’ici à la fin du mois.
Toujours adressés par un médecin, les patients sont pris en charge pendant un mois renouvelable selon un programme de soins établi. « Ils peuvent joindre un membre de l’équipe soignante 24h/24, sont évalués quotidiennement grâce à la visite d’un(e) infirmièr(e) psychiatrique et voient le psychiatre une fois par semaine », détaille le Dr Serge Boubli, président de la CME de la clinique Beaupuy et chef de santé HAD.
Ce projet contribue à libérer des lits dans les hôpitaux et les services d’urgences psychiatriques de Toulouse.
Les équipes de Psydom 31 se partagent le territoire. Les soignants de Gérard Marchant interviennent dans le sud de l’agglomération tandis que les cliniques privées s’occupent du nord. Pour que l’offre se développe, les praticiens misent plus que jamais sur le soutien des médecins libéraux. « Ils sont une des clés de la réussite de ce projet, a expliqué le Dr Radoine Haoui, président de la CME du centre hospitalier Gérard Marchant et chef du pôle psychiatrie Rive Gauche. Trente pour cent de la patientèle des généralistes relèvent de la santé mentale et 80 % des anti-dépresseurs sont également prescrits par des généralistes. »
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