Absence de postes, couacs de la plateforme numérique… La procédure dite de big matching qui permet d'affecter les futurs docteurs juniors dans leur stage de consolidation en novembre a donné des sueurs froides aux jeunes médecins.
Ce système d'appariement qui avait commencé en ligne dans certaines subdivisions le 8 juin a finalement été reporté après une succession de bugs techniques, a annoncé l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) sur les réseaux sociaux.
Le BigMatching officiellement reporté.
— ISNI - InterSyndicale Nationale des Internes (@ISNItwit) June 9, 2020
Il aura fallu que les ministères aillent jusqu’au crash test au mépris des alertes de l’ISNI…
Il est temps d’écouter les premiers concernés : Nous alertons depuis novembre sur l’impossibilité de tenir ce calendrier! pic.twitter.com/GQaGwpMokl
C'est la réforme du 3e cycle des études médicales (R3C) qui a prévu ce nouveau processus de choix de postes pour la dernière phase de l'internat. Si, dans l'ancien régime, les jeunes choisissaient leur terrain de stage à la faveur de leur rang de classement aux ECN, les nouvelles promotions doivent candidater à un terrain de stage (candidatures classées par les responsables de stage). Un système d'appariement algorithmique permet ensuite de « matcher » les postes ouverts et le classement des établissements avec les vœux des internes. Plusieurs tours sont possibles en cas de non-affectation.
« C'est n'importe quoi ! »
Malheureusement, dès l'ouverture du site, rien ne s'est passé comme prévu, la plateforme ayant immédiatement connu une panne informatique le lundi 8 juin. « Les listes des postes à pourvoir n'étaient pas toutes téléchargées ou bien l'interne n'arrivait pas à aller au bout de la procédure », explique Léonard Corti, secrétaire général de l'ISNI. Selon le syndicat, seuls sept internes ont réussi à participer à la procédure le jour de l'ouverture.
Pour les jeunes médecins, ce couac n'est pas une surprise. Ils alertaient depuis des mois sur les risques de désorganisation du processus. « Nous avions demandé un test de charge grandeur nature, il a été réalisé avec une trentaine d'étudiants au lieu de plusieurs centaines », regrette l'ISNI.
La pression est montée d'un cran dès le lendemain lorsque les internes ont découvert que la plateforme ne fonctionnait pas. La clôture des candidatures était initialement prévue ce mercredi 10 juin, laissant à peine 24h aux jeunes pour préparer leur dossier. « Cela a créé un stress intense chez les internes, réagit Justin Breysse, président de l'ISNI. Certains ont appelé le syndicat car ils avaient une garde et étaient paniqués à l'idée de ne pas avoir le temps de candidater. C'est du grand n'importe quoi ! Ils sont furax ! »
Précipitation
Les jeunes médecins pointent du doigt un calendrier précipité et incohérent. Les internes concernés ont été sommés de participer à cette procédure alors que beaucoup d'entre eux ont candidaté à un master 2 ou à une formation spécialisée transversale (FST), repoussant d'une année leur entrée dans la phase de consolidation. « Les commissions validant leur choix n'ont pas encore lieu. Le big matching doit se dérouler après ces réunions, en septembre », commente Léonard Corti. Ce report devrait permettre de clarifier l'organisation et de sécuriser la plateforme numérique.
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