Admis puis recalés… des étudiants parisiens dénoncent des bugs dans l’affichage des résultats en PASS

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Publié le 09/06/2021

Crédit photo : S.Toubon

« Le préjudice moral est très fort », confesse Thelma, étudiante en PASS à l’Université de Paris, ex-Paris V. Ce dimanche 6 juin, alors qu’elle pensait avoir été admise en kinésithérapie, elle reçoit finalement un mail de l’université lui mentionnant une « erreur matérielle ». L’étudiante ne pourra pas accéder en deuxième année de filière santé. Un faux espoir.

Cinq jours plus tôt, tous les étudiants en première année de santé à l’université de Paris étaient invités à hiérarchiser leur choix de filière sur la plateforme PASSWEB. La fac avait préalablement averti que les étudiants n’ayant pas validé tous leurs 60 ECTS - « qui correspondent à plus de 10/20 dans trois de nos matières », précise Thelma - ne pourraient pas faire de choix pour l’année prochaine. Néanmoins, ces étudiants arrivent tout de même à s’inscrire. Quelques heures plus tard, certains sont admis directement en kiné ou à l’oral de maïeutique.

« Comme la fac a souvent modifié les règles cette année, nous avons pensé que les conditions pour être sur liste complémentaire avaient été modifiées. Nous avons cherché à contacter la fac, sans réponse », se souvient Thelma. La sentence tombe finalement dimanche dans la soirée : « je ne suis prise nulle part ». Difficile de savoir pour l’heure combien d’étudiants parisiens sont concernés par cette erreur d’algorithme.

Des places vacantes en kiné et maïeutique ?

Le même dimanche soir, d’autres étudiants parisiens ont également reçu un appel de l’université, leur proposant cette fois-ci « d’être admis directement en kiné ou maïeutique, alors qu’ils n’avaient même pas passé l’épreuve pour », explique Dionsaba, étudiante en PASS à l’Université de Paris. En cause : des places vacantes dans les deux filières. « Et pour ceux qui se désistent, on ne sait pas si les places seront redistribuées ou pas », précise Thelma.

L’étudiante redouble sa première année, après une PACES l’année dernière. « Avec 10 de moyenne, je ne suis même pas admise en maïeutique, alors que l’année dernière j’aurais pu être admise avec un 8/20 », ajoute Thelma, qui bûche aujourd’hui sur les rattrapages de sa matière mineure - santé des populations - en espérant accéder à une L2 « puis retenter ma chance en médecine l’année prochaine ».

« C’est beaucoup de stress »

« Personnellement, je compte me réorienter », indique Dionsaba, également redoublante. Pour cette première année de mise en place de la réforme des études de santé, l’étudiante a opté pour le droit comme mineure. « Mais en droit, nous n’avons pas accès aux rattrapages, contrairement aux autres, alors que la ministre de l’Enseignement supérieur a pourtant précisé dans un communiqué, la semaine dernière que tous les parcours accéderaient à une session de rattrapage », déplore-t-elle.

Désabusés, certains étudiants de l’université parisienne ont lancé le #FuyezUP, pour « Fuyez l’Université de Paris », sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Luis, qui regrette « un gros manque de communication de la faculté ». « Il y a eu des erreurs sur l’affichage de nos résultats fin mai, l’université nous a appelés 30 minutes plus tard pour nous dire de ne pas tenir compte des notes affichées. Il n’y a eu aucune excuse, alors que nous travaillons depuis 10 mois. C’est beaucoup de stress. »


Source : lequotidiendumedecin.fr