QUEL SERA le visage, demain, de la formation initiale en radiologie ? Dans quel sens peut évoluer la maquette du DES et le post-internat ? Ces deux questions sont au cœur d’une réflexion actuellement menée sous l’égide de la Commission nationale de l’internat du post-internat (CNIPI). Mise en place fin 2009, cette commission a engagé avant l’été un vaste travail d’audition des 49 sous-sections médicales, celle de la Radiologie et Imagerie Médicale ayant eu lieu le 21 juin 2010. La CNIPI doit maintenant rédiger un rapport à l’automne pour les ministères de la santé et de l’enseignement supérieur.
Ce rapport visera à dresser les grandes lignes d’une éventuelle refonte de l’internat et du clinicat, spécialité par spécialité. Au même titre que les quarante-neuf autres spécialités, la radiologie est donc concernée par ce large travail de réflexion. « Dans un grand nombre de spécialités, les maquettes n’ont pas changé depuis relativement longtemps. Surtout, cette refonte des formations initiales est rendue nécessaire par les problèmes de démographie médicale. Par ailleurs, certaines maquettes ont du mal à s’appliquer, en particulier pour certains chirurgiens qui doivent valider un DESC ce qui oblige à faire un post-internat. La situation en radiologie est très différente avec non une obligation, mais une volonté marquée des DES d’effectuer un authentique assistanat », explique le Pr Claudon.
Six questions.
Pour élaborer les propositions présentées à la CNIPI, le CERF a mené une large concertation avec les trois autres instances du Conseil professionnel de la radiologie (G4) : la Société française de radiologie, la Fédération nationale des médecins radiologues et le Syndicat des radiologues hospitaliers. Ensuite, l’audition s’est structurée autour de six questions posées au préalable par la CNIPI : 1 Quelle évolution (durée, transformation en un autre diplôme…) souhaitez-vous pour votre DES ? 2) Souhaitez-vous la création d’autres diplômes dans votre spécialité ? 3) Une fois le DES décerné, le praticien est-il apte à une installation en pleine responsabilité ? 4) Envisagez-vous diverses durées de formation en fonction de divers modes d’exercice ? 5) Souhaitez-vous une modification de la maquette pédagogique de stage ? 6) Votre discipline a-t-elle élaboré un référentiel métier, un référentiel de compétences ou un programme national d’enseignement basé sur ces référentiels ?
Devant la CNIPI, les responsables du CERF ont d’abord évoqué la question de l’évolution de la maquette du DES. « Notre DES est passé à 5 ans en 2002. Aujourd’hui, nous estimons nécessaire de le faire évoluer et de se rapprocher de la maquette européenne dite « 3 + 2, indique le Pr Claudon. En effet, il apparaît de plus en plus évident qu’on ne peut pas avoir un niveau de référence dans tous les domaines de la radiologie au terme du DES. Notre proposition est donc de séparer la maquette actuelle en deux parties : la première de trois ans, la seconde de deux ans. Durant la première partie, l’interne aurait un parcours diversifié et général de la radiologie, une sorte de socle commun à tous. Les deux dernières années seraient utilisées pour faire un nombre limité d’options, entre deux et trois, orientées vers des surspécialités qui viendraient compléter la formation de base et approfondir certains domaines. L’interne choisirait ces options en fonction de ses centres d’intérêt et des possibilités de formation offertes dans son centre hospitalo-universitaire. S’il devait manquer certaines filières, on pourrait privilégier une réflexion interrégionale de façon à permettre de compléter la formation des internes ».
Deuxième axe.
Le deuxième axe de réflexion concerne bien sûr le post-internat. « Aujourd’hui, un radiologue qui a fini son DES peut s’installer. Mais environ les deux tiers des internes ont accès à un poste d’assistant, ce qui leur permet de s’intégrer à un service, de prendre des responsabilités et de faire une surspécialité dans de bonnes conditions. C’est ce système que nous souhaiterions développer. De plus, étant donnée la démographie dans notre spécialité, il y a une volonté d’amplifier la création de postes d’assistants spécialistes partagés entre les CHU et les structures hospitalières de la région », souligne le Pr Claudon.
L’autre question est de savoir s’il convient de conserver les actuels DIU nationaux qui couvrent la plupart des surspécialités ou d’introduire certains DESC de type 1 à exercice exclusif, « Ces DESC laisseraient aux radiologues la possibilité d’exercer la radiologie tout en ayant la reconnaissance d’une formation particulière dans un domaine particulier », indique le Pr Claudon, en précisant que pour l’instant, la question n’est pas tranchée. « Nous attendons le retour de la CNIPI pour trancher ».
En attendant, le bureau de la CERF s’est déjà lancé dans une autre tâche d’envergure : une restructuration de l’enseignement lui-même. « Pour la deuxième année consécutive, nous avons mis en place des cours nationaux, note le Pr Claudon. Nous venons aussi de redéfinir les objectifs d’enseignement pour les techniques comme pour les options d’organes avec un niveau 1, 2 et 3. Prochainement, nous allons aussi nous lancer sur une réflexion autour des stages pratiques. La formation théorique est bien sûr primordiale, mais la formation pratique est également essentielle et doit être structurée ».
* D’après un entretien avec le Pr Michel Claudon, (CHU Nancy), Président du Collège des Enseignants de Radiologie de France (CERF).
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