LE QUOTIDIEN - Le congrès du CNGE a pour thème « la médecine générale dans les études médicales : de la licence au DES ». Votre spécialité est-elle gagné sa place à la faculté ?
DR VINCENT RENARD - Nous assistons à un progrès incontestable depuis trois ans. Pour autant, compte tenu du nombre d’internes à gérer, en augmentation très importante, et des missions à remplir pour les 1er et 2e cycles, nous avons toujours un énorme problème d’effectif d’enseignants (lire encadré sur la filière). Un certain nombre de mesures volontaristes ont été prises mais leur traduction sur le terrain est encore très parcellaire. La responsabilité de tout le monde est engagée. À commencer par celle des enseignants de médecine générale. Peut-être avons-nous pris du retard à postuler à un certain nombre de postes, d’associés et de titulaires.
Avez-vous souffert d’un manque de volontaires ?
Oui mais aussi probablement d’un manque de rigueur et d’exigence compte tenu des attentes de l’université et de la société. Le diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine générale date de 2004 alors que la filière universitaire n’existait pas à l’époque. Nous devons toujours faire nos preuves pour démontrer que nous avons les compétences et le savoir-faire pour accéder à des postes à responsabilité. Il demeure aussi à l’université un certain nombre de freins à accompagner la filière universitaire de médecine générale. Heureusement que nous pouvons compter sur des partenaires éclairés. La sous-section de médecine interne du Conseil national des universités nous a beaucoup aidés à accéder au statut et à la reconnaissance universitaire.
Nora Berra a annoncé le doublement du nombre des maîtres de stage d’ici à la fin de 2012. Où en est-on ?
Le nombre de maîtres de stage a fortement évolué pour atteindre le seuil de 5 000. Ces deux dernières années, 1 500 maîtres de stage ont été recrutés. Cela récompense les efforts de recrutement et de formation des départements de médecine générale. Les modalités de recrutement des maîtres de stage de 2e cycle ont été modifiées. Le nombre d’années d’ancienneté a été abaissé de 3 ans à un an pour permettre à de jeunes praticiens, sortis des facultés de garder un pied à la faculté et de former les plus jeunes.
Le CNGE assure de plus en plus un rôle de vigie pour les professionnels en leur apportant des recommandations scientifiques. Pourquoi?
C’est une demande de l’ensemble des généralistes enseignants et de la profession. Pour le dépistage du cancer de la prostate, par exemple, il nous apparaît important de porter à la communauté un certain nombre de données éclairées qui permettent une prise en charge plus efficiente. Beaucoup de médecins généralistes sont prudents et réticents à proposer ce dépistage qui n’apporte aucun bénéfice pour les patients quand il est réalisé systématiquement. Le dépistage systématique de la maladie d’Alzheimer est aussi une hérésie. Il est utile et important que nous puissions contribuer à donner des armes scientifiques et pédagogiques à la profession.
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