Pour la première fois, ce lundi, les étudiants en 6e année de médecine plancheront simultanément sur tablettes dans 34 centres d’examen sur des dossiers cliniques progressifs.
« 6 935 candidats vont passer les épreuves tests de décembre et de mars, dont 127 étudiants des autres pays européens qui composeront à Caen et Rennes, détaille Danielle Toupillier, directrice du Centre national de gestion (CNG), organisateur des ECN. Il s’agit d’une opération de très haute complexité ! »
Petite révolution, les ECN seront complètement informatisées, de l’inscription à la correction, ce qui doit procurer d’importantes économies (les ECN coûtent chaque année la bagatelle de 4 millions d’euros).
Même configuration, même débit
Mobilisé pour réussir ce challenge risqué sur le plan technologique, le CNG a passé un partenariat avec 34 universités et 5 prestataires privés, reconnus pour leur expertise. Parmi eux, un spécialiste en sécurité des systèmes d’information (Solucom), un réseau privé pour héberger les épreuves (Renater), une société pour recevoir les données et certifier la signature électronique des candidats (Intrinsec).
« Tout a été mis en œuvre pour assurer le bon déroulement des épreuves », détaille la directrice du CNG. Les universités doivent remplir 40 critères (équipement des salles, réseau Wi-Fi, formation des personnels...). « Il faut par exemple que le Wi-Fi continue de fonctionner en cas de panne de courant », explique Danielle Toupillier.
Les centres d’épreuves seront labellisés un mois avant les "vraies ECN" du 20 au 24 juin. Pour garantir l’équité, tous les candidats composeront sur des tablettes certifiées, ayant la même configuration et le même débit. La tablette ne sera qu’un support d’affichage et de composition : les réponses des étudiants seront envoyées en temps réel sur le réseau Renater. « Tous les candidats auront les mêmes conditions d’examen », garantit Danielle Toupillier.
Épreuve sous tension
Ces épreuves de décembre auront valeur de test après un récent examen blanc qui a mal tourné pour 1 100 étudiants de Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon-Sud, Lyon-Est et Saint-Étienne.
Récupération tardive des identifiants, déconnexions, lenteurs du serveur, sujet sans énoncé... « Cela a été catastrophique, rien n’a fonctionné, relate Sébastien Foucher, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). Ça a été un raté monumental mais les erreurs qui en sont à l’origine sont minimes, elles portent sur le calibrage du serveur et des sujets. Le CNG nous assure que c’est arrangé, nous lui faisons confiance ». La directrice du CNG reconnaît des « dysfonctionnements ». « Nous avons corrigé les anomalies pour être pleinement opérationnels en juin. Nous sommes raisonnablement sereins et optimistes. »
Le risque est d’autant plus grand que le nombre de centres d’examen va passer de 7 à 34 !
Pour faciliter la réussite de cette première édition, les ECNi sont réduites à leur plus simple expression avec des QCM. Elles ne comprendront pas de son ni de vidéo. « C’est un regret, confesse Sébastien Foucher. Nous souhaitions que les épreuves comportent des questions à réponses ouvertes courtes (QROC) pour être plus discriminantes. Cela a été refusé, nous sommes amers. »
Les carabins seront particulièrement attentifs au déroulement de ces tests. « Nous pouvons admettre des petits bugs mais en cas de gros "plantage" ou si nous avons le moindre doute sur la faisabilité en juin, nous sommes prêts à nous mobiliser au niveau national », conclut le président de l’ANEMF.
Les MSU, acteurs clés de l’encadrement des docteurs juniors
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale