Et après ? Un exercice collectif et connecté, en travaillant 40 à 50 heures chaque semaine, sans exigence de revenu délirante

Publié le 18/05/2015
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Notre enquête confirme la désaffection des futurs médecins pour l’exercice libéral : pas même un tiers des internes (31 %) envisage d’exercer en ville. L’âge accentue ce phénomène. Plus l’échéance se rapproche, et moins visser sa plaque paraît une perspective réaliste. C’est ainsi que, même si les chiffres sont à manier avec précaution sur notre échantillon, 45 % des internes de 27 ans peuvent imaginer visser leur plaque, 30 % à 28 ans et… 15 % à 29 ans et plus.

Autre déterminant : être ou ne pas être parisien. 22 % des internes de la région parisienne envisagent l’exercice libéral contre 33 % en province.

À qui profite la « fuite » ? L’hôpital, qui attire 38 % des internes. Et l’exercice mixte, qui en séduit 26 %. La répartition des modes d’exercice évolue à la vitesse grand V. Le paysage que dessineront demain les internes ne sera décidément pas celui d’aujourd’hui où, selon les dernières statistiques de l’Ordre, 45 % des médecins sont libéraux, 29 % hospitaliers et 11 % ont un exercice mixte.

Au chapitre des revenus, les internes n’apparaissent pas particulièrement gourmands – 9 % seulement s’imaginent gagner plus de 75 000 euros par an. Là aussi, leurs réponses sont à manipuler avec des pincettes (ont-ils bien mesuré qu’on les interrogeait sur leur revenu après charges mais avant impôt, intègrent-ils l’idée d’un exercice à temps partiel, sont-ils tout simplement capables de se projeter dans l’avenir sur ce chapitre… ?). Quant au rythme de travail qu’ils escomptent, il est en deçà de celui affiché par les générations précédentes. Les 35 heures ? Les internes n’y croient pas beaucoup (9 % se voient travailler moins de 40 heures par semaine) mais le gros des troupes anticipe un temps de travail compris entre 50 et 60 heures hebdomadaires. Et 7 % seulement envisagent de dépasser les 60 heures.

Quant aux moteurs de l’évolution de la profession, ils sont à rechercher d’abord du côté de l’organisation du travail. Bien devant la e-santé ou l’arrivée des robots (voir tableau), 54 % des internes interrogés font des délégations de tâches ou de l’exercice collectif les grands vecteurs de changement pour les années à venir.

K. P.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9412