Cours en visio

Le 7 juin prochain, un concours d’entrée sera organisé, indique « Le Parisien ». Des étudiants de toute la France pourront y participer. Une fois admis, six mois d’enseignement, en anglais, sont prévus directement à Zagreb. Le reste des cours se déroulera en visio. Quant aux stages pratiques, ils auront lieu à Zagreb « et/où à Orléans en fonction de l’évolution de la réglementation française », précise la municipalité au « Parisien ».

Depuis l’annonce par Jean Castex de la création d’un premier cycle de médecine à la rentrée prochaine dans la cité johannique, le projet de succursale croate aurait pu tomber à l’eau. Mais pour Serge Grouard, les deux formations sont tout à fait compatibles. « La faculté de médecine est une formidable nouvelle, qui va permettre dans les années prochaines de répondre à la désertification médicale, mais entre-temps, nous avons quand même besoin d’avoir des médecins, et la coopération avec Zagreb répond aussi à cette problématique de plus court terme », détaille le maire. « Dès l’année prochaine, Zagreb pourra nous proposer des internes », imagine-t-il encore sur France 3.

« Tendre la situation » en stage

L’inspection générale des affaires sociales (Igas) est plus réservée quant au sort de la fac croate. Interrogé par Jean Castex sur la transformation du CHR d’Orléans en CHU, et sur la création d’une filière médicale dans la ville, l’Igas avait jugé la semaine dernière « incertain » le projet zagrébois. Si l’inspection confirme bien que le diplôme délivré par l’école croate fait partie, depuis 2009, de la liste des écoles reconnues en France pour exercer légitimement la médecine, elle précise qu’aucune convention n’a pour l’heure été signée entre l’école zagréboise et un établissement de santé de la région, prérequis essentiel pour pouvoir accueillir des étudiants en stage.

Aussi, l’Igas juge que le projet du maire d’Orléans conduira « à tendre la situation en termes de terrain des stages, déjà critique, sans que cela puisse être piloté par l’État ». La conférence des doyens craignait pour sa part une dégradation de la formation médicale, calquée sur les enseignements croates. « Notons que des disciplines aussi essentielles que l’immunologie par exemple ne font pas partie de l’enseignement obligatoire », soulignait-elle en janvier.

En passe de se concrétiser, le projet de Serge Grouard est en tout cas une première en France. En 2016, un projet de prépa privée dans la cité johannique avait alors capoté. Cette prépa avait pour but de préparer les candidats au concours de la faculté de Zagreb. Coût de la formation : 5 000 euros.