L'inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) viennent de publier en ligne un rapport (rendu aux ministres de tutelle en décembre 2017) sur la réforme du 3e cycle, qui contient 17 recommandations destinées à évaluer et réviser la refonte de l'internat, enclenchée en novembre dernier.
Les experts jugent tout d'abord que cette réforme peut être achevée « d’ici l’automne 2018, en poursuivant la grande mobilisation de ses acteurs, en lançant un ambitieux chantier d’évaluation et d’amélioration des systèmes d’information, afin de mieux former les médecins de demain et d’atteindre les objectifs de la stratégie nationale de santé ».
Les inspecteurs s'intéressent surtout à la médecine générale, dont la durée du DES est la plus courte – trois ans – parmi les 44 spécialités (30 avant la réforme). Ils suggèrent de « réviser » la durée du DES à quatre ans, sous réserve « que les conditions de faisabilité soient évaluées et réunies », soit le « modèle de financement, la réduction des inégalités et le renforcement des filières les plus faibles ».
Dans l'idée, l'année supplémentaire pourrait s'organiser avec deux SASPAS (stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée), un projet professionnel équivalent, ou une année de remplacement. « À modèle de financement inchangé, l'allongement de deux semestres extrahospitaliers systématique pour 3 200 internes en médecine générale entraînerait une dépense supplémentaire de 150 millions d'euros dans les CHU, indemnisation de nouveaux maîtres de stage incluse », pointent toutefois les auteurs.
Garantir la montée en charge du recrutement des maîtres de stage
Autre préconisation qui va de pair avec l'allongement de l'internat de médecine générale : faire piloter par les agences régionales de santé une mise à niveau régionale des filières de médecine générale dans les subdivisions les moins organisées, « avec une coordination nationale effective, en réduisant les inégalités entre subdivisions […] et en structurant les effectifs enseignants, afin de garantir la montée en charge du recrutement des maîtres de stages universitaires et rendre possible le passage du DES à quatre ans ».
Au-delà du temps de formation, les experts proposent aussi de « renforcer » le financement des années-recherche en médecine générale en soins primaires et de favoriser le recrutement de professeurs ou maîtres de conférences associés et chefs de clinique, dont les effectifs sont minimes par rapport aux autres spécialités.
Concernant les stages, l'IGAS et l'IGAENR suggèrent enfin de « redéfinir ou confirmer dans les décrets relatifs aux statuts du praticien en formation » un modèle de rémunération des stages praticiens de niveau 2 pour les internes de médecine générale lors de la phase 2 ou 3. Les experts le martèlent : pour que la réforme réussisse, il faut « renouveler l’engagement des autorités, enseignants et professionnels pour mettre en œuvre dans un calendrier précis un nouveau modèle des stages ambulatoires, avec un maillage du territoire adapté aux spécialités ».
Plus largement, les experts réclament de développer les stages « chez tous les praticiens libéraux tant pour les internes de médecine générale que dans les autres spécialités ».
Satisfaction des enseignants de médecine générale
Le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) a « salué » par voie de presse les recommandations de l'IGAS en faveur de la maîtrise de stage, du recrutement en enseignants et du soutien de la recherche en médecine générale. « Mieux encadrer les étudiants en 3e cycle de médecine générale permettra d’éviter leur fuite, faute de formation suffisante, vers d’autres modes d’exercice particulièrement peu cohérents avec les besoins de santé de la population », a commenté le syndicat.
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