Ces constatations étaient déjà valables en 2015. La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) relevait dans son étude annuelle que « plus des trois quarts des internes sont des femmes en pédiatrie, gynécologie-obstétrique, gynécologie médicale et dermatologie ». A contrario, elles sont moins de 40 % en médecine nucléaire, neurochirurgie, chirurgie générale, chirurgie orale où les hommes sont sur-représentés.

Et la médecine générale ?

Il se confirme par ailleurs que la médecine générale attire davantage de femmes, ce que la DREES constatait déjà en 2015 et 2016. Elles constituent 62,1 % des effectifs de cette spécialité, soit un peu plus que leur représentativité au sein des étudiants classés aux ECNi (57 %). Elles sont 1 923 à avoir opté pour la médecine générale en 2017 (42,3 % des femmes). Normal puisque c’est la discipline qui offre le plus grand nombre de postes.

La psychiatrie est la seconde spécialité à fort contingent féminin : 6,3 % des femmes l’ont choisi (soit 288 personnes), ce qui représente 57,6 % des effectifs en psychiatrie. Les hommes y sont un peu moins nombreux, mais leur représentativité est quasiment la même que dans la population globale des futurs internes (environ 43 %). C’est aussi le cas en hépato-gastro-entérologie, rhumatologie et maladies infectieuses et tropicales, disciplines qui attirent en proportion autant d’hommes que de femmes.

Les hommes sont légèrement sur-représentés en médecine du travail, spécialité habituellement peu prisée par les étudiants (46,1 % d’hommes contre 43 % dans les effectifs globaux). C’est encore plus vrai en santé publique où ils sont près 60,8 %.

Les hommes mieux classés, servis les premiers

L’ophtalmologie, discipline star des internes, est dominée par les hommes qui représentent 59,6 % des effectifs (141 postes pourvus au total). Pour y avoir droit, il fallait impérativement être classé parmi les 2 134 premiers candidats aux résultats des ECNi 2017 (sur 8 372).

Voilà qui peut en partie expliquer la sur-représentation des hommes dans certaines disciplines très demandées, ou très rares, les étudiants les mieux classés étant prioritaires. Si la major des ECNi 2017 est une femme (Anne-Lise Beaumont a opté pour les maladies infectieuses et tropicale), les hommes sont sensiblement mieux classés : ils sont 52,2 % parmi les 1 000 premiers du classement aux ECNi. C’était déjà le cas en 2016 (52,2 % d’hommes dans le top 1 000) alors qu’ils ne représentaient que 44,8 des candidats aux épreuves nationales.