« J’ai besoin de reprendre mes esprits. Je suis surpris, ça me paraît être un rêve inaccessible. Mes parents n’y croient toujours pas. » Julien Vibert peut enfin souffler... À 24 ans, cet étudiant de Paris passionné de recherche médicale est le major des épreuves classantes nationales (ECN) 2015. Il a validé également un double cursus à l’École normale supérieure (ENS) de Paris. Julien Vibert n’a pas encore reçu ses notes, mais il reconnaît, modeste, qu’il n’avait pas « une copie parfaite » et qu’il y a une part de chance dans ce concours.
Le jeune homme est un gros bûcheur, un ambitieux avec « quelques facilités », avoue-t-il ce jeudi au « Quotidien ». Il a travaillé sérieusement, avec méthode, et n’a jamais loupé un seul cours depuis la D2.
« J’aime qu’on m’explique les choses en personne, plutôt que de rester seul devant un livre. Il me faut de la compréhension plutôt que d’apprendre par cœur », confie-t-il. L’étudiant avait un programme chargé, en stage le matin, et l’après-midi à ses cours de médecine. « J’enchaînais le soir et les week-ends », sans relâche. Un rythme devenu « une habitude ».
Coupler médecine et recherche
Fin de la P2, Julien s’engage dans un double cursus et intègre, après concours, l’École normale supérieure (ENS) de Paris dans la filière Master « Médecine et Sciences », afin de faire de la recherche. Une passion que sa mère, chinoise et également médecin « anapath », lui a transmise très tôt.
« Ce n’était pas une évidence de faire médecine après le bac. On m’a poussé à faire une prépa, mais j’avais une vocation, pour les sciences. Je voulais faire de la recherche. Je me suis toujours demandé comment je pouvais coupler médecine et recherche. J’ai suivi la voie de ma mère », reconnaît-il.
Pendant un an, lors de sa D1, Julien suit les cours obligatoires de l’ENS, et le soir, étudie les cours de médecine, enregistrés en vidéo à Paris V au cours de la journée. Il réussit haut la main ces partiels.
L’année suivante, pour sa D2, Julien est obligé de faire une pause dans ses études de médecine pour décrocher son master 2 « Recherche - Biologie des systèmes » à l’ENS. « Les deux cursus n’étaient pas compatibles sur le plan organisationnel, explique-t-il, j’ai eu un an de retard, du coup, sur le concours ECN. »
À partir de l’été de la D3, l’étudiant commence à l’avoir « dur », il s’enferme pour travailler. Il bosse un mois complet avec sa mère... sur le dictionnaire français-chinois de la médecine, sorti en novembre 2014. « Je l’ai relu, tout l’été. Après je me suis concentré sur les révisions ECN. »
À la fin de la D3, après une vue d’ensemble de la médecine, il commence à travailler sur les cas cliniques. « Une bonne hygiène de vie était primordiale, je fais du kung-fu », un art martial chinois qu’il pratique depuis ses 15 ans, 45 minutes par jour… tous les jours, « un plus, pour reprendre des forces ».
Futur oncologue, mais d’abord le permis
« Ce qui m’intéresse, c’est la recherche sur le cancer », poursuit-il. Il a, de fait, décidé de se tourner vers l’oncologie et de rester à Paris, la ville où il a grandi. « Soit je fais ma thèse de sciences au milieu de l’internat, ou après. Ça dépendra des opportunités, des sujets de thèse, rien n’est décidé pour le moment mais je la ferai. »
Julien Vibert confie qu’il n’est pas le seul carabin à avoir effectué ce type de double cursus. Cette année, deux autres étudiants, également titulaires de ce double cursus, ont passé les ECN. Ils sont arrivés, eux aussi en haut du classement, dans les 25 premiers.
Le major des ECN va s’octroyer quelques semaines de vacances avec sa famille cet été. Mais il ne soufflera qu’un petit laps de temps car une autre mission l’attend ces prochains mois : le passage du code et du permis, une étape qui lui semble « difficile », conclut-il.
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