Vers une réforme des DES

La chirurgie générale va disparaître

Publié le 01/10/2009
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Crédit photo : S TOUBON

LA GENÈSE DU PROJET remonte à trois ans. Pour rendre plus attractive sa spécialité, le Conseil national de chirurgie entreprend de revoir les modalités de son internat. Le Pr Alain Branchereau, chirurgien vasculaire à Marseille se voit confier la mission, avec le Pr Daniel Benchimol, doyen de Nice, d’élaborer une nouvelle maquette pédagogique pour l’ensemble des spécialités chirurgicales. Au terme de longs mois de consultation de l’ensemble des acteurs de la discipline (Académie de chirurgie, professeurs d’université, internes, collèges de spécialité…), les deux hommes obtiennent «  un large consensus  ». «  La principale conséquence de cette réforme, c’est la disparition de la chirurgie générale, commente le Pr Branchereau. Ce diplôme n’a plus de sens. On ne forme plus de chirurgiens généraux ou des chirurgiens du dur ou du mou. Le diplôme sera remplacé par 10 à 12 disciplines de chirurgie différentes comme la chirurgie urologique, la chirurgie orthopédique, la chirurgie digestive ou la chirurgie viscérale…  » Les internes en chirurgie devront se déterminer entre la fin de la première et de la deuxième année d’internat. «  Il faut que les étudiants soient orientés le plus tôt possible vers leur spécialité chirurgicale, commente le Pr Branchereau. Aujourd’hui on oblige nos étudiants à suivre deux ans de tronc commun pendant lesquels ils perdent leur temps  ». Autre innovation, la mise en place d’un «  filtre  » à la fin de la première année d’internat, «  pas un examen mais une sorte d’évaluation des capacités  ». Cette première année d’internat commune à toutes les spécialités chirurgicales doit permettre de réorienter les étudiants à qui cette filière ne convient pas.

Vers une filiarisation des postes d’internat

Conformément aux préconisations de l’observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), la filiarisation des postes d’internat doit voir le jour à la rentrée universitaire 2010-2011. «  Nous voulons mettre en place un pool de postes par spécialité et par interrégion, explique Alain Branchereau. Il faut que les internes puissent accéder à des stages dans plusieurs facultés pendant leur 3e cycle  ». L’universitaire entend par ailleurs créer des diplômes de surspécialité comme la chirurgie de la main. Ces surspécialités pourraient être accessibles en VAE (validation par acquis d’expérience). «  Ce ne serait pas un carcan mais un facteur de flexibilité  », poursuit le praticien hospitalier. Cette évolution devra nécessairement s’accompagner d’une réflexion sur le post-internat. Selon le Pr Branchereau, «  le patron devra gérer le nombre d’internes qu’il entend former dans sa spécialité et leur assurer des post-internat  »,

Le groupe de travail souhaite par ailleurs supprimer les deux semestres de stages dans les centres hospitaliers généraux (CHG) pour permettre aux internes de faire un ou deux semestres «  dans toute structure, publique ou privée, agréée par les universitaires responsables de la discipline qui répondraient à un cahier des charges très précis  ».

La réforme de la maquette des spécialités médicales a été entérinée voilà deux ans par le CNC. «  Nous butons sur les aspects réglementaires pour la mettre en place mais nous allons y arriver  », assure le Pr Branchereau. La création d’une commission de l’internat et du post-internat devrait permettre d’accélérer le processus.

CHRISTOPHE GATTUSO

Source : lequotidiendumedecin.fr