Il y a quelques jours de cela, nous avons appris que le ministère de la Santé a trouvé un bon moyen de lutter contre les déserts médicaux : une augmentation du numerus clausus. Cette initiative semble partir d’une bonne intention, mais nous incite à nous poser certaines questions :
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour penser à cette solution simple ?
Sommes-nous certains que cette proposition va permettre de résoudre en totalité la question des déserts médicaux ?
En fait, tout comme pour la revalorisation des médecins généralistes libéraux, nous remarquons que l’initiative est très proche de la future élection présidentielle. De plus, la question des déserts médicaux est ancienne, et notre chère ministre n’a eu de cesse que de proposer des solutions financières pas nécessairement attractives. Jamais, nous n’avons eu de réels débats concernant les réelles causes concernant l’absence d’attractivité de la pratique de la médecine en libéral. Aucune mesure digne de ce nom n’a été proposée pour sécuriser les zones sensibles périurbaines où les confrères sont régulièrement molestés. Aucune action n’a été prise par la ministre à la suite des agressions physiques ces dernières semaines dans les hôpitaux, et en ville.
En parallèle, nous observons un mutisme complet de cette dernière lors des manifestations du début de l’année en ce qui concerne les revalorisations des médecins libéraux.
Bref, tout cela pour dire que la médecine libérale, et la médecine tout court, n’a pas sa préférence. Les mesures prises pour essayer de panser notre système de soins sont basées sur les challenges politiques futurs. Or, il ne faut pas oublier que nos concitoyens souffrent de ne plus avoir un système de soins aussi performant qu’auparavant. Quant aux médecins, ils ont bien compris le mépris, et l’absence de considération de leur ministre de tutelle qui n’a jamais voulu essayer de s’épancher sur les raisons de leur désarroi. Au décours du débat des primaires, j’ai entendu François Fillon expliquer qu’il était intolérable de moins payer un médecin, ayant fait 10 ans d’études, qu’un plombier.
Sa remarque m’a surpris par son réalisme, et m’a fait toucher du doigt une nouvelle fois les raisons du fossé qui se creuse inexorablement entre le pouvoir en place et les médecins. On ne peut pas avoir de système de santé performant, si les principaux acteurs de ce système (les médecins) ne sont pas reconnus à leur juste valeur !
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