« GRÉGORY KUCHCINSKI ». Voici le premier nom que prononceront les responsables de la répartition des postes d’internat. L’étudiant lillois, 23 ans, devrait recevoir alors l’ovation de ses camarades. Le jeune homme assure que sa réussite fulgurante aux épreuves classantes nationales (ECN) n’a pas changé à sa vie. « Je suis vite retourné dans le quotidien avec mon stage aux urgences de Béthune ». L’étudiant a tout de même réussi le tour de force de terminer premier sur 6 186 étudiants avec un résultat de 820,947 points sur 900 possibles… Il a rendu trois dossiers presque parfaits (95, 96 et 97 points sur 100). Le rêve de tout étudiant en médecine. Être en tête, Grégory en a l’habitude. Après une mention « très bien » au bac S, il a enquillé le titre honorifique de major de Lille en P1, P2, D1, D2, D3… Bref, le futur interne n’aime pas faire les choses à moitié. En plus d’être une tête bien faite, le nordiste est un athlète accompli. Pendant ses révisions, entre deux dossiers cliniques, la ceinture noire 2e dan de judo, se défoule sur le tatami. Mais comment fait-il ?
Son succès, le jeune homme, père enseignant et mère infirmière, l’explique par sa « bonne organisation et une bonne capacité de travail ». « J’ai préparées ces ECN depuis deux ans, explique l’étudiant. On a vu les trois-quarts du programme en D2 et D3 et j’ai pris un peu d’avance en apprenant le dernier quart lors des vacances de l’an dernier ». Cette dernière année, le major a enchaîné les concours blancs, les conférences et un dernier mois rythmé uniquement par le bachotage. « Nous n’avions plus de cours ni de stage et j’étais à 100 % dans les révisions », poursuit-il. Sa journée type : « Une bonne nuit de sommeil car je suis un gros dormeur ; lever à 8 heures ; au boulot à 9 heures ; la moitié du temps à réviser les cours et l’autre moitié à faire des dossiers cliniques… » Et pour se changer les idées, un peu de sport. « C’est important de se relâcher, sinon, on ne tient pas le rythme ».
Son choix : « spé méd » à Lille.
La vocation a mis peu de temps à se dessiner. « Très jeune, j’étais passionné par les animaux et je voulais devenir vétérinaire, raconte Grégory. C’est au lycée que je me suis décidé à faire médecine pour m’orienter vers la recherche ». Déçu par deux stages en laboratoire, il trouve des motifs de satisfaction dans ces stages de 2e et 3e années. « La relation avec le patient, le raisonnement clinique, voila ce qui me plaît dans la médecine, poursuit Grégory Kuchcinski. On est des parfaits inconnus pour le patient et on partage en quelques instants des moments forts ».
Même s’il est assuré d’obtenir le poste de son choix, Grégory a décidé de se rendre à l’amphithéâtre de Lognes et de ne pas se contenter de la procédure de pré-choix informatique. « Je veux voir l’ambiance », indique-t-il. Le jeune homme a tranché. Il restera à Lille et optera pour une spécialité médicale : la neurologie. « Je n’ai pas encore décidé de mon choix de carrière. J’aimerais avoir une activité hospitalo-universitaire et faire un peu de recherche. Au début, je pense travailler à l’hôpital public. Après je verrai en fonction des opportunités. »
Le résultat de Grégory n’a pas seulement fait la fierté de ses proches. Il a également permis de mettre en avant sa faculté de Lille. « Je suis fier de lui, confie son doyen, le Pr Jean-Paul Francke, qui a appelé le major pour le féliciter dès qu’il a connu son classement. Grégory est un exemple. C’est quelqu’un de bosseur, de sportif, un garçon très simple. En même temps il est très ouvert aux autres. Il va commencer des conférences d’internat à Lille pour aider les plus jeunes à préparer les ECN ». Ils auront un bon modèle.
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