La réforme du 3e cycle continue de faire couler beaucoup d'encre. L'Intersyndicat national des internes (ISNI) a déposé un préavis de grève illimitée à partir du mardi 18 avril pour dénoncer l'absence de garanties sur le statut des internes en fin d'internat (en phase 3 dite de mise en autonomie supervisée). Ils contestent également la durée et le contenu de certains futurs diplômes d'études spécialisées (DES) et souhaitent que les maquettes de cardiologie, hépato-gastro-entérologie et néphrologie soient portées à 5 ans.
Même si les discussions se poursuivent, les ministères de la Santé et de l'Enseignement Supérieur sont bien décidés à aller jusqu'au bout. « La réforme est déjà engagée pour 2017, il n'y aura pas de retour en arrière », a confié au Quotidien l'entourage de Marisol Touraine. En dépit des différents points d'inquiétudes, les principaux textes d'application de la réforme devraient paraître avant le second tour de l'élection présidentielle. Le Pr Benoît Schlemmer, pilote de cette épineuse réforme, confirme que deux arrêtés dont l'un porte en annexe le contenu des maquettes seront publiés d'ici début mai. En revanche, un autre texte spécifique aux formations spécialisées transversales (FST, formations complémentaires qui ouvrent droit à l'exercice d'une surspécialité) est en cours de rédaction. Les informations essentielles relatives à ce texte seront communiquées avant juillet afin que les candidats des futures épreuves classantes nationales (ECN) aient toutes les cartes en main avant le choix de leur spécialité.
Pas de report
Selon nos informations, les ministères seraient prêts à apporter des garanties par écrit aux internes sur la dernière étape de l'internat, les conditions statutaires et salariales ainsi que sur la sauvegarde du nombre de postes des chefs de clinique et d'assistants.
Selon le Pr Schlemmer, ni les enseignants, ni les doyens, ni les étudiants et une majorité d'internes ne veulent voir cette réforme capoter ou reporter. « Cela serait un signal négatif et démobiliserait les acteurs qui se sont tant dépensés ces dernières années », commente-t-il. Les étudiants (ANEMF) et les internes de médecine générale (ISNAR-IMG) ont une nouvelle fois apporté leur soutien à cette réforme. L'Intersyndicat national des chefs de clinique et assistants (ISNCCA) a également réaffirmé son attachement à sa mise en place de la réforme, « le plus tôt possible », en soutenant l'ISNI pour obtenir la « revalorisation salariale du statut d’interne de phase 3 au niveau actuel d’un assistant spécialiste ».
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