APRÈS AVOIR atteint son niveau le plus bas au milieu des années 990 (3 500 en 1993), le nombre d’étudiants autorisés à passer en deuxième année de médecine a été peu a peu augmenté pour être fixé à 7 400 en 2009, 2010 et 2011. Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins (DGOS) et le Pr Yvon Berland, président de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) planchent actuellement avec les acteurs du monde de la formation (doyens, étudiants, internes, syndicats de médecins...) sur le seuil qui doit être affecté au numerus clausus dans les prochaines années.
Dans son rapport sur la médecine de proximité (lire aussi ci-contre), Élisabeth Hubert estime que la hausse du numerus clausus et l’augmentation du nombre de postes offerts aux épreuves classantes nationales (ECN) « n’ont eu aucun effet, le nombre de médecins généralistes décroissant inéluctablement, la répartition territoriale ne s’améliorant pas et le nombre de postes d’internes en médecine générale non pourvus à l’issue des ECN s’accroissant... » Aussi, l’ancienne ministre de la Santé n’est pas favorable à la poursuite de la hausse du numerus clausus réclamé depuis quelques années par l’ONDPS et l’Ordre des médecins qui souhaitent le voir atteindre les 8 000 étudiants admis en 2e année. « Encore aujourd’hui certains plaident pour un relèvement du numerus clausus alors même que cette démarche s’apparente à tenter de remplir une baignoire dont on n’a pas fermé la bonde », juge Elisabeth Hubert. Plusieurs scénarios sont aujourd’hui évoqués dans le cadre du groupe de travail. Le plus probable prévoit une stagnation du numerus clausus dans les 4 à 5 prochaines années avant une légère diminution de 100 à 200 postes. La prochaine réunion du groupe de travail consacré à ce sujet est programmée le 22 décembre. « On parle de pistes et rien n’est arrêté », confie au « Quotidien » le Dr Jean-Claude Régi, président de la Fédération des médecins de France (FMF). « Certes le nombre de médecins en exercice peut apparaitre aujourd’hui élevé mais le nombre réel de médecins orientés vers le soin est en chute libre », explique la FMF qui conteste les orientations envisagées.
La FMF demande une « évaluation concertée de l’adaptation de l’offre médicale de soins aux besoins de santé de demain ». « Il faut valoriser l’exercice libéral pour inciter les jeunes médecins diplômés à s’installer, l’envahissement des tâches administratives et le harcèlement dont les médecins libéraux font l’objet jouant le rôle de repoussoir », ajoute la Fédération. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) est quant à elle « satisfaite de la stagnation du numerus clausus ». « Les facultés n’ont pas les capacités à assurer la formation d’effectifs plus importants », indique sa présidente Ingrid Bastide.
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