ÉTUDIANTE en 6e année de médecine, notre témoin a souscrit un contrat d’engagement de service public en janvier dernier. Elle donne les raisons qui l’ont poussée à faire ce choix. Et émet quelques réserves sur le dispositif.
« J’ai pris ce contrat d’abord parce que je voulais faire de la médecine générale en zone rurale. J’ai toujours habité à la campagne et c’est un mode de vie qui me convient parfaitement. Le stage que j’ai fait dans un cabinet pendant mon externat m’a confortée dans l’idée que je souhaitais m’installer comme médecin généraliste en Bourgogne, ou pourquoi pas ailleurs. Mais bien sûr, l’aspect financier est le plus intéressant. Les 1 200 euros que je vais percevoir chaque mois grâce à ce contrat vont pouvoir doubler mon salaire d’interne. Au bout de 6 ans d’étude, lorsque l’on ne gagne pas encore sa vie, que l’on reste aux crochets de ses parents, on commence à en avoir assez. On a envie de gagner sa vie, d’être en mesure de faire plein de choses, de ne pas toujours galérer…
Après, il y a bien évidemment des inconvénients. J’ai eu un doute jusqu’à ce que je signe le contrat en janvier, car je n’étais pas bien sûr de ce que je voulais faire. J’étais très bien classée aux ECN, et j’hésitais à me spécialiser en psychiatrie. Or la quasi-totalité des contrats ne mènent qu’à la médecine générale. C’est pour cela que peu d’étudiants souscrivent ce contrat, parce qu’il est dur d’être sûr de soi. Quand on signe, on part un peu à l’aventure. Il y avait bien des affichages partout à l’Université de Dijon sur les CESP, mais ils n’expliquaient rien du tout. Le CNG [Centre national de gestion] ou le secrétariat [de la faculté] ne pouvaient pas davantage nous éclairer sur la question. Pendant deux mois, j’ai ramé pour savoir comment ça fonctionnait. Par exemple, on nous a dit au départ : « Si vous voulez arrêter le contrat, vous remboursez ce qu’on vous a donné plus 5 à 10 % d’intérêts." Mais il s’agit en fait d’une indemnité fixe de remboursement de 20 000 euros qui s’ajoute à ce qu’on a déjà perçu. C’est-à-dire qu’en ayant touché pour le moment 11 000 euros, si je changeais maintenant d’avis, je devrais rembourser 31 000 euros. »
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