LES INSCRIPTIONS en première année de médecine ont grimpé de 16 % en un an dans les cinq facultés francophones de Belgique. À Liège (756), Mons (346), Bruxelles (694), Namur (770) et Louvain (1 133), la tendance est la même. Selon des chiffres publiés dans « Le Journal du Médecin », titre de presse professionnelle belge, les promotions de première année sont passées dans ces cinq villes de 3 172 inscrits l’an dernier à 3 699 à la rentrée 2011. Surtout, la proportion de Français a considérablement augmenté même si leur nombre exact demeure difficile à établir. À Mons, 20 à 30 % des étudiants de toutes les sciences médicales de sa faculté sont français. À l’Université catholique de Louvain (UCL), le nombre d’étudiants en provenance de l’Hexagone s’est aussi fortement accru. « En première année, les Français sont 181 contre 143 l’an dernier », indique Paul Boumal, responsable administratif de l’UCL. Pour l’ensemble des promotions, nos compatriotes sont désormais 338 à Louvain. Alors qu’ils venaient auparavant tenter leur chance après deux échecs au PCEM1 en France, ils sont désormais nombreux à franchir la frontière une fois le bac en poche. À l’UCL, ils sont cette année 80 dans ce cas contre 52 l’an dernier.
Tenter sa chance.
« Le nombre d’étudiants français en médecine augmente chaque année, explique Anne Michel, directrice administrative à la faculté de médecine de Liège. Ils représentent 30 à 35 % des 760 étudiants de première année dans notre faculté ». Les filières de kinésithérapie et de médecine vétérinaire disposent d’un quota pour limiter l’accès des étudiants étrangers à leur cursus. La médecine comme l’odontologie sont, elles, accessibles sans limitation. Tous les bacheliers qui le souhaitent peuvent donc tenter leur chance en première année. Il n’existe plus de numerus clausus en Belgique. Celui-ci a été suspendu en 2008. Seul le nombre de candidats autorisés à passer l’internat est limité. Le choix de spécialité s’effectue en fonction d’un classement au terme de 7 années de formation (6 l’an prochain). « Nous avons de la place pour tout le monde mais dans 5 ou 6 ans, la Belgique diplômera des centaines d’individus en trop qui ne pourront pas travailler comme médecin », affirme Anne Michel. La situation est inquiétante. « Je reçois beaucoup de parents d’élèves français et j’essaie de les dissuader de venir étudier en Belgique », ajoute Anne Michel.
Le grand amphithéâtre de Liège, d’une capacité de 600 personnes, ne suffit pas à accueillir la promotion de "péhuns" (P1). Les cours sont retransmis dans deux autres salles plus petites. Pour les cours d’anatomie, les étudiants manquent de cadavres pour s’exercer. « Notre système va atteindre ses limites », affirme la responsable liégeoise. En dépit de ces facs bondées, il n’y a pas de ressentiment contre les carabins français venus en masse. « Les Français sont très bien intégrés, commente Anthony Mingoia, président du cercle médical de Saint-Luc, la corporation étudiante de Louvain. Nous comptons 7 Français dans le cercle cette année et tout se passe très bien ». Une étudiante belge n’hésite tout de même pas à évoquer sur son blog « l’invasion d’étudiants français » et « l’idée préconçue de la facilité des études de médecine en Belgique ». « Mon coup de gueule n’est pas dirigé contre les Français, Brésiliens ou Asiatiques mais contre ceux qui annoncent qu’ils repartiront dans leur pays une fois leur diplôme obtenu », écrit-elle.
Le ministre de l’Enseignement supérieur belge, Jean-Claude Marcourt, a déjà annoncé qu’il envisageait d’instaurer un quota pour les étudiants qui ne résident pas en Belgique. La question se pose d’autant plus que l’année prochaine, les premiers cycles des études devraient être raccourcis et passer de sept à six ans. Les facultés de médecine belges redoutent un nouvel appel d’air.
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