17H13 MARDI, après 3 heures de composition, les quelques 8 000 étudiants en sixième année sont enfin libérés des ECN, particulièrement éprouvantes cette année après la double annulation de la LCA il y a deux semaines. L’ultime épreuve s’est déroulée sans incident dans les 7 centres d’examen de la France. Et les candidats, accueillis en fanfare par leurs parents, amis et camarades de médecine, ne cachaient plus leur joie.
« On a fini, et ça s’est très bien passé », résume, sourire jusqu’aux oreilles, Simon, venu à Villepinte passer cette dernière épreuve. « On peut enfin tourner la page ! On a tous poussé un soupir de soulagement lorsque le vice-président du jury nous a dit qu’il n’y a eu aucun problème, ici comme ailleurs », confirme à ses côtés Stéphanie.
Les organisateurs semblent avoir en effet tout fait pour que cette dernière séance se déroule dans les meilleures conditions. Des surveillants supplémentaires (« en costard ! », se sont étonnés les étudiants) avaient été réquisitionnés pour contrer tout risque de fraude. Des médecins étaient mobilisés en cas d’éventuels malaises. « L’atmosphère était un peu militaire », reconnaît Marc, autre étudiant parisien. « Ils nous ont donné des enveloppes scellées pour déposer nos portables sous les tables, nous ont interdit de nous déplacer aux toilettes, et ont lu les consignes avec une extrême rigueur. »
Plus loin sur l’esplanade devant le parc des expositions de Villepinte, Yacine, Sarah et Ingré débattent du sujet que les organisateurs leur avaient mijoté, apparemment très consciencieusement. « L’étude n’était pas très compliquée, peut-être un peu plus courte que la première fois, très bien traduite, du suédois, je crois. J’ai même cherché les coquilles et les fautes d’orthographe, mais je n’en ai pas trouvées ! », s’amuse Yacine, qui étudie à l’université Paris XIII. « Il n’y avait que 6 questions, très ouvertes, au lieu de 9 d’habitude, ce n’était pas bien sorcier, on est tous capables d’y répondre », complète Ingré. Aucun des jeunes interrogés ne criait à l’injustice, ou ne pensait contester un résultat qui serait en leur défaveur. « Tout le monde a eu le temps de travailler, cette épreuve ne sera pas discriminatoire », regrette Sarah.
Certains professeurs ou responsables des facultés s’étaient également déplacés pour soutenir leurs poulains, comme Marie-Christine Renaud, chargée de mission auprès du doyen de Paris VI. « J’étais même présente lors des précédentes épreuves, et aujourd’hui, dès 14 heures », explique-t-elle, entourée de ses étudiantes, très chaleureuses à son égard. « Les enseignants se sont mobilisés tous les jours pour donner des cours, les stages ont été reportés jusqu’à lundi prochain », poursuit-elle, en dénonçant au passage le « véritable scandale » que fut l’annulation à deux reprises de la LCA.
Des excuses !
Car malgré la liesse, la grogne et la colère contre le Conseil national de gestion ne passe pas. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), dont la présidente Ingrid Bastide était sur place à l’issue de l’épreuve, avait pris l’initiative de faire imprimer 8 000 tee-shirts, distribués à 14 heures, où l’on pouvait lire : « Traumatiser 8 000 étudiants en médecine, ça n’a pas de prix. Il y a certaines choses qui sont bien organisées. Pour le reste, il y a les ECN 2011 ! »
« C’est très bien pour exprimer notre mécontentement », affirme Louise, de l’université Paris VI. « Mercredi 1er juin, on nous a volé notre jour, nous étions effondrées, en pleurs, et cette fin de concours n’a pas la même saveur », renchérit son amie Laure. « Nous ne nous sentons pas considérés, on a vraiment été malmenés », ajoute, scandalisée, Laura. Tous ne désirent désormais qu’une seule chose : des excuses publiques. « À la fin de l’épreuve, le chef du centre a pris le micro et nous a remerciés de notre présence, nous avons demandé des excuses, mais nous n’avons rien eu », racontent d’une même voix Stéphanie et Simon. Aucun candidat ne se contente des « profonds regrets », exprimés dans un communiqué du CNG. « On attend tous un geste. Symbolique et financier. En province, ce sont les UFR qui ont avancé l’argent pour les transports, ou organisé les navettes. Moi, je ne manquerai pas de leur envoyer mon ticket de RER pour être remboursé », revendique un dernier étudiant de Paris XIII.
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