OBLIGATOIRE depuis 1997, le stage de médecine générale pendant le 2e cycle peine à se mettre en place de façon uniforme dans toutes les facultés. Un arrêté paru en août dernier a assoupli son organisation. Sa durée doit être de 60 demi-journées de stage sur 3 mois, répartie comme elles le souhaitent par les UFR (6 semaines temps plein ou 3 mois à mi-temps). Les modalités de financement des maîtres de stage ont été précisées avec la mise en place d’un forfait mensuel de 600 euros par étudiant accueilli et des indemnités pour perte de revenus de 15 fois le montant de la consultation dans la limite de 2 journées par maître de stage agréé. Malgré ces avancées, le stage n’est toujours pas réalisé par tous les étudiants en médecine. Une enquête réalisée par le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) pointe les disparités entre les facultés.
Il ressort de cette étude menée auprès des départements de médecine générale que 19 facultés sur 34 respectent la durée prévue pour le stage (1). Six facultés ont mis en place un stage d’une durée moindre que la durée réglementaire : Angers, Marseille, Nancy, Nice, Rennes et Toulouse. Neuf facultés – Caen, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille catho, Limoges, Montpellier, Poitiers, St-Etienne, Strasbourg – gardent un stage court (de 2 jours à 2 semaines) ne prenant pas en compte l’arrêté paru l’été dernier. Mais parmi ces facultés, Caen, Clermont, Limoges, Poitiers et St-Etienne vont mettre en place un stage respectant la durée réglementaire à la rentrée prochaine.
Même si la majorité des facultés respectent la nouvelle réglementation, les départements de médecine générale mentionnent quasiment tous « l’impossibilité de mettre en place le stage dans les conditions de l’arrêté du 18 juin dernier immédiatement pour tous les étudiants ». Trois obstacles sont mis en avant par le CNGE pour expliquer ces difficultés. En premier lieu, la lourdeur de l’organisation est évoquée. L’absence de moyens humains rend « impossible » le déploiement du stage « si un enseignant associé supplémentaire dédié n’est pas affecté à cette tâche ». Dans un deuxième temps, le CNGE souligne la difficulté rencontrée pour recruter des enseignants cliniciens ambulatoires (ECA) maîtres de stage parmi les professionnels en exercice – et cela en dépit des campagnes de recrutement menées par les associations d’étudiants en médecine (ANEMF) et d’internes de médecine générale (ISNAR-IMG). « Il faut des professionnels expérimentés dont il faut s’assurer de la qualité de la pratique, qu’il faut former au plan pédagogique, suivre et évaluer, et qui acceptent de consacrer à un étudiant un temps équivalent à une perte financière que ne viennent pas compenser les honoraires pédagogiques prévus », indique le CNGE. Enfin, les généralistes enseignants indiquent par ailleurs que l’éloignement des lieux de stage par rapport à la faculté entraîne des réticences des étudiants « quand se posent les problèmes de financement des transports ou des hébergements nécessaires ».
« Dans ce contexte, la proportion de 10 à 50 % de la cohorte d’étudiants passant en stage de 2e cycle de médecine générale à la rentrée prochaine paraît un résultat acceptable. Il sera difficile d’aller plus loin si des mesures ne sont pas adoptées afin de surmonter les trois freins », commente le Collège des généralistes enseignants. Il ajoute que « l’option prise par la majorité des facultés d’une ouverture du stage à un nombre croissant d’étudiants sans viser la totalité des cohortes est un objectif inatteignable l’année prochaine ».
Le CNGE juge toutefois indispensable d’aider au transport et à l’hébergement des étudiants accueillis en stage lorsqu’ils sont éloignés de leur faculté, d’améliorer le recrutement des ECA maîtres de stage en finançant les formations pédagogiques qu’ils doivent suivre et en augmentant leurs honoraires pédagogiques. Enfin, ils préconisent de nommer des enseignants universitaires associés dédiés aux stages du 2e cycle.
(1) Amiens, Besançon, Bordeaux, Brest, Dijon, Lille, Lyon Est et Sud, Nantes, Paris V, Paris VI, Paris VII, Paris XI, Paris XII, Paris XIII, Paris IDF Ouest, Reims, Rouen, Tours.
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