L’engouement massif des jeunes pour les études médicales se confirme. Selon nos informations exclusives, près de 58 200 bacheliers se sont inscrits en première année commune aux études de santé (PACES) en cette rentrée 2013. La médaille a un revers : il devient de plus en plus difficile de devenir médecin (moins de 13 % de reçus). Surtout, le système de sélection français se révèle très inégalitaire. Le taux d’admission en 2e année varie presque du simple au triple selon les facultés. À Lille Catho, plus d’un étudiant sur cinq franchit le cap du concours.
Un taux d’admission de 8 % à 21 % en deuxième année de médecine !
La première année des études de santé (PACES) commune à la médecine, la pharmacie, l’odontologie et la maïeutique n’est pas un long fleuve tranquille mais une voie étroite et escarpée.
Malgré les intentions de ses créateurs de limiter le gâchis humain du concours de première année, en mettant notamment en place des passerelles permettant aux recalés de se réorienter vers des filières scientifiques, en droit ou vers d’autres professions de santé, la PACES continue de laisser sur le carreau des milliers étudiants.
Avec un numerus clausus fixé cette année à 7 492, moins de 13 % des 58 200 inscrits seront reçus en 2e année de médecine (5,3 % en pharmacie, 2 % en odontologie et 1,7 % en maïeutique). La part des heureux élus reste relativement basse, reflet d’un cursus sélectif.
Mais surtout, tous les carabins ne sont pas logés à la même enseigne. Depuis plusieurs années, les facultés du sud de la France sont pénalisées par un numerus clausus drastique qui entraîne un taux de réussite excessivement bas. C’est le cas à Montpellier (8 %), à Marseille (9,9 %) ou à Toulouse (10 %) et Nice (10,2 %). Grenoble est également à la peine avec 11 % de reçus. Dans les DOM, la sélection est rude à Saint-Denis de la Réunion (8,9 %) et Pointe-à-Pitre (9,5 %). Les facultés parisiennes sont dans une fourchette moyenne avec un pourcentage d’admis compris entre 11,6 % (Paris XIII) et 15,3 % (Paris VII).
Les effets du numerus clausus
Plusieurs UFR du nord de la France sont en revanche favorisées par un numerus clausus plus lâche comme Besançon (17,5 % de reçus), Brest (16 %), Caen (16,5 %) ou Dijon (14,6 %). Dans ce contexte, les étudiants de la faculté de Lille Catho jouissent du taux de réussite le plus important de France (près de 21 %), mais dans un contexte particulier (lire ci-dessous).
En augmentant le numerus clausus dans les zones plus fragiles, l’objectif du gouvernement était de pousser une majorité d’étudiants de ces CHU à s’installer dans leur région de formation où la densité médicale est plus faible. Cette stratégie a des résultats mitigés ; les carabins changent souvent de région lors du choix de leur spécialité d’internat. « C’est dans la ville où l’étudiant a suivi son internat ou son assistanat qu’il s’installe, explique le Pr Dominique Perrotin, président de la conférence des doyens. Le numerus clausus a été trop augmenté dans certaines facultés ». Cette situation entraîne un paradoxe puisque les étudiants qui auront bénéficié d’un numerus clausus plus favorable auront moins de professeurs pour les encadrer, ajoute le doyen de Tours.
Un second facteur explique les écarts géographiques de chance de réussite entre les externes du nord et du sud : l’évolution du nombre d’étudiants inscrits en première année. Les villes où les effectifs de la PACES ont bondi ont mécaniquement connu une baisse de leur taux d’admission. A contrario, l’UFR de Rennes a vu les chances de succès de ses étudiants grimper du fait de la chute de 20 % des inscrits.
Taux d'admission des 38 UFR de médecine
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