LA LOI HÔPITAL, patients, santé et territoires (HPST) permettra-t-elle d’accélérer la mise en place de la filière universitaire de médecine générale ? Sur le papier, de grandes avancées ont été entérinées : la nomination de 20 professeurs universitaires et 30 maîtres de conférence ainsi que l’ouverture de 50 postes de chefs de clinique par an pendant quatre ans. L’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) s’est félicitée de ces progrès. Elle redoute pourtant que les intentions ne soient pas suivies d’effets. « Cela fait trois ans que les financements pour la création de la filière universitaire sont quasi-inexistants », déplore l’ISNAR-IMG. Excédé par ces lenteurs, le syndicat s’en prend ouvertement aux doyens des facultés de médecine. « Si la plupart des doyens affichent une forte volonté de développer la médecine générale, dans les faits, pour beaucoup, il n’en est rien. Comment expliquer sinon le faible nombre de postes ouverts ? » Selon l’ISNAR-IMG, seulement une quinzaine de postes de chefs de clinique sur les 50 prévus sont pour l’instant programmés. Pourtant, six candidats ont vu leur candidature rejetée, injustement selon le syndicat, à Amiens, Angers, Clermont-Ferrand, Reims et Poitiers. « Les doyens semblent ne pas avoir compris les enjeux de la filière universitaire et ne font manifestement rien pour respecter la loi », commente Bastien Balouet. Le président de l’ISNAR-IMG précise que les multiples rencontres des internes avec les doyens n’ont pas permis de débloquer la situation. Il accuse les doyens de ne pas utiliser les budgets alloués à l’ouverture des postes de chefs de clinique de médecine générale alors que la création de 200 postes d’assistants spécialistes aurait dû le permettre. Il leur reproche également de céder aux pressions des représentants hospitalo-universitaires d’autres spécialités qui refusent que des budgets leur soient retirés pour être redirigés vers la médecine générale.
Le nouveau président de la Conférence des doyens, le Pr Patrice Deteix, rejette ces accusations et plaide pour l’apaisement. « Tous les doyens soutiennent fermement la construction de la filière universitaire de médecine générale, assure-t-il. Certes, un effort doit être fait mais il faut bien comprendre que les doyens ne gèrent pas uniquement la médecine générale mais l’enseignement de toute la médecine. Il ne faudrait pas que la médecine générale devienne un état dans l’état et qu’elle se coupe des cadres de l’université. Nous intégrons la médecine générale mais au sein de toutes les spécialités ». Le Pr Deteix attend les conclusions d’un premier bilan sur la mise en place de la filière universitaire de médecine générale dans les facultés avant de s’exprimer plus avant. Il note toutefois que le climat a bien changé depuis son arrivé à la Conférence des doyens. « À l’époque, il y avait plus d’adversité que maintenant contre la création de la filière universitaire ! »
En 2007 et 2008, seulement 31 postes de chefs de clinique de médecine générale ont vu le jour.
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