L’Intersyndicat national des internes (ISNI) formule 46 propositions pour moderniser leur cursus, améliorer les conditions de travail et renforcer les incitations à l’installation, dans un document remis au cabinet de Marisol Touraine.
« La future loi de santé publique doit être l’occasion de réinventer la formation initiale et continue des professionnels de santé en générale, et des internes en particulier », affirme son président, Emanuel Loeb.
Les internes veulent avoir la garantie de réaliser leurs deux demi-journées de formation universitaire obligatoires et être autorisés, quelle que soit leur spécialité, à réaliser un stage en médecine ambulatoire pendant leur cursus.
Ils souhaitent être davantage formés à la pratique de l’anglais médical, et initiés aux techniques de management au cours d’un internat qui disposerait d’un système d’évaluation des connaissances théoriques et des compétences pratiques.
Favorable au maintien d’un numerus clausus national, l’intersyndicat demande que le nombre de postes d’internes ouvert dans chaque spécialité et chaque subdivision soit de 15 % plus élevé que le nombre de candidats afin de favoriser une « émulation entre les services ». Les effectifs de la médecine générale, rebaptisée « spécialité de médecine ambulatoire de premier recours », devraient être privilégiés par rapport aux internes de spécialité de second recours. L’ISNI suggère que seule la qualification des diplômes par l’université soit nécessaire à la pratique de la médecine sans passer par l’Ordre des médecins.
48 heures hebdomadaires, repos de sécurité
Afin de rester dans les clous des 48 heures hebdomadaires et d’assurer le strict respect du repos de sécurité, les internes veulent que la loi mette en place une procédure de sanctions administratives et financières à l’encontre des établissements ou des chefs de service qui sortent des clous. La tenue obligatoire des tableaux de service et de garde permettrait d’assurer un suivi de la réglementation. « Le non-respect répété des repos de sécurité doit entraîner le retrait de l’agrément des services susceptibles d’accueillir les internes », conclut l’Intersyndicat. L’ISNI exige que toute demi-journée complémentaire soit rémunérée sur le modèle des heures supplémentaires.
Contre les déserts médicaux, l’ISNI suggère d’étendre à toutes les spécialités le dispositif de praticien territorial de médecine générale (PTMG) qui garantit un salaire minimum de 3 640 euros nets par mois.
Le syndicat souhaite que la protection sociale des internes soit renforcée et financée pour partie par les établissements employeurs. Les internes demandent enfin à pouvoir participer aux négociations conventionnelles et à siéger aux conseils de surveillance des CHU et des ARS.
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