DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
LE CENTRE DES CONGRÈS de Nantes a fait le plein. Plus de 800 internes – deux fois plus qu’il y a quatre ans – sont venus de toute la France pour participer au XIe congrès de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Cette affluence importante peut surprendre. Aucune menace ne plane plus sur la liberté d’installation comme par le passé. Les internes ont eu l’oreille de la ministre de la Santé lors de l’élaboration de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). Certes, des décrets d’application sont attendus dont certains vont concerner directement la jeune génération : sur le troisième cycle des études médicales, le contrat santé solidarité, la coopération interprofessionnelle. « Tout reste à construire et les internes s’interrogent sur leur avenir, commente Bastien Balouet, président de l’ISNAR-IMG. Ils recherchent des informations, notamment sur les nouveaux modes d’exercice en groupe. » Sans surprise, la table ronde consacrée aux maisons de santé a attiré la grande majorité des congressistes. Il y était question des avantages et des inconvénients de ce mode d’exercice, plébiscité par la jeune génération. Des internes ont confié au « Quotidien » les raisons qui les ont poussés à se rendre à ce congrès. Ewa, interne strasbourgeoise originaire de Pologne, s’interroge sur la suite à donner à sa carrière. « Je ne sais pas si je vais rester en France ou retourner en Pologne, indique la jeune femme, avec une pointe d’accent. Mon choix ne va pas seulement dépendre de la rémunération. Je suis donc venue ici pour rencontrer des gens, prendre des informations sur les différents modes d’exercice ».
Damien, en 1er semestre à Grenoble, veut mieux connaître les problématiques de l’internat et les conséquences de la loi HPST. Il ne cache pas que le lieu du congrès a eu son importance. « J’ai un bon ami à Nantes que je n’ai pas vu depuis longtemps », glisse-t-il avec un sourire. Céline et Myriam, de Lyon, ont également décidé de venir avec une amie. « Nous avons reçu un mail de présentation du congrès il y a six mois et nous nous sommes décidées rapidement. C’était l’occasion de se faire un week-end toutes les trois, explique Myriam. Ce congrès permet aussi de revoir des amis qu’on a pu laisser dans d’autres facultés comme moi à Reims ». Sa collègue Céline poursuit : « On n’a pas encore fait de stage chez le praticien et on veut voir comment ça se passe et comment les généralistes voient l’avenir de leurs internes ». « Une chose est sûre, conclut-elle dans un éclat de rire, si ça avait été un congrès sur la grippe A, je ne serais pas venue ! »
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