IL EST INDISPENSABLE de vérifier la bonne qualité des laboratoires de biologie et des analyses qu’ils pratiquent. Encore faut-il que cette démarche qualité ne mette pas en péril la situation économique d’une profession et d’entreprises qui sont parfois fragiles. Or, la réforme de la biologie par ses exigences d’accréditation pourrait mettre en danger ce système. C’est du moins le sentiment du syndicat national des médecins biologistes (SNMB, adhérant à la CSMF) et de son président, le Dr Claude Cohen, qui a alerté, dit-il, les pouvoirs publics et le ministre de la Santé sur le « coût exorbitant » de ce nouveau processus. On sait que cette réforme prévoit en effet une accréditation obligatoire de tous les laboratoires, publics comme privés.
Une étude réalisée par la commission qualité du syndicat auprès de laboratoires en cours d’accréditation ou qui ont commencé à étudier les coûts de ce dispositif, tend à montrer que le coût moyen minimum « pour accréditer un laboratoire mono ou multisites s’élève à 445 000 euros dans la phase initiale et à 145 000 euros de façon récurrente ». Ce coût, poursuit l’étude du SNMB, correspond à un maximum de cinq sites, « au-delà le montant pour chaque laboratoire est plus élevé ». L’analyse du syndicat prend en compte les différents postes concernés par le processus d’accréditation qu’il s’agisse du personnel technique, administratif ou qualifié en qualité (le « qualiticien »), de la charge des validations « des méthodes, et calculs d’incertitude », poste particulièrement onéreux, ou encore des locaux nécessaires, des matériels.
Rapporté à 2 000 laboratoires, le coût total pourrait atteindre des sommes considérables, de plusieurs centaines de millions d’euros, sur cinq ans, selon le syndicat, qui avance même le chiffre considérable « de 410 millions d’euros de moyenne annuelle lissée sur cinq ans » pour l’ensemble de la profession. La note sera salée si elle se vérifie.
« Le coût initial de l’ accréditation sera considérable, explique pour sa part un directeur de laboratoire de l’ouest de la France, mais ce ne sera pas le seul élément à prendre en considération par les pouvoirs publics s’ils veulent conduire une étude sur cette réforme. Chaque année, en effet, le coût sera élevé. Tant et si bien qu’il est à craindre des difficultés considérables pour de nombreuses entreprises qui n’auront d’autre solution que de mettre la clef sous la porte ».
On n’en pas encore à ce stade. Il reviendra au ministre de la Santé et à ses collaborateurs, qui vont prendre connaissance de l’étude du syndicat et rencontrer les responsables du SNMB, d’apporter des apaisements à la crainte des biologistes. Beaucoup mettent en avant le danger de disparition d’offres de soins dans certaines régions où les laboratoires ne pourront faire face « aux coûts faramineux », selon le syndicat, que nécessitera l’accréditation obligatoire.
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