La coopération au secours des soins visuels

Les ophtalmologistes saluent les contrats de travail aidé avec les orthoptistes

Par
Publié le 11/05/2017
Article réservé aux abonnés
ophtalmo

ophtalmo
Crédit photo : PHANIE

La loi de santé autorise les orthoptistes exerçant dans des cabinets de médecins ophtalmologistes à réaliser le bilan visuel d'un patient pour des lunettes.

Les contrats types de coopération en soins visuels, parus fin avril au « Journal Officiel », vont rendre effectives ces collaborations dont l'un des objectifs est de réduire les délais de rendez-vous chez un ophtalmologiste, qui atteignent en moyenne en France 85 jours. 

D'une durée de trois ans chacun, les contrats de coopération se déclinent sous deux formes : l'un encourage les ophtalmologistes à accueillir en stage dans leur cabinet un étudiant orthoptiste en troisième année, l'autre les incite à embaucher un orthoptiste. Dans les deux cas, les médecins doivent exercer en secteur I ou adhérer à l'option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM).

Lors d'une embauche, en contrepartie du respect d'engagements, l'assurance-maladie verse à l'ophtalmologiste une aide de 30 000 euros maximum sur trois ans, de façon dégressive (15 000 euros la première année, puis 10 000 euros et 5 000 euros). L'assurance-maladie alloue également sous conditions une aide de 1 800 euros maximum versée en deux fois au médecin qui aide à la formation d'un étudiant en stage.

Un frein : la dégressivité de l'aide

Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), qui affiche un objectif ambitieux de zéro délai de rendez-vous en 2022, est enthousiasmé par ces contrats de coopération, notamment pour renforcer la formation des étudiants orthoptistes au cabinet. « C'est une avancée positive, il conforte les ophtalmologistes dans leur volonté d’inclure le travail aidé dans leurs pratiques et complète la formation des orthoptistes », réagit son président, le Dr Thierry Bour.

Le syndicaliste se montre en revanche plus prudent avec les contrats d'aide à l'embauche. « Sa durée limitée à trois ans et la subvention dégressive peuvent être un frein, indique le Dr Bour. Après trois ans, le médecin doit assumer tous les coûts salariaux, alors que le matériel et les transformations du cabinet ne seront pas amortis. »

Le chef de file du SNOF appelle donc à coupler le travail aidé avec une ouverture du nombre de postes d'internat ouverts (134 postes pour l'année universitaire 2016-2017) « afin de compenser les 250 ophtalmologistes qui partent à la retraite chaque année ».

Marie Foult

Source : Le Quotidien du médecin: 9580