DE NOTRE CORRESPONDANT
CHACUN SAIT que l’exercice de la médecine générale « ne sera plus jamais comme avant », a résumé
d’emblée Charline Boissy, présidente de l’ISNAR-IMG. Si la profession évolue, insiste son confrère Baptiste Chareyras, du CHU de Saint-Étienne, les internes restent déterminés à « se battre pour un meilleur système de santé » afin que les patients aient « toujours accès à un généraliste compétent près de chez eux dans un délai raisonnable ». Que ce soit, a-t-il ajouté avec un humour caustique qui a déclenché les rires du congrès, « pour renouveler une ordonnance, se faire vacciner contre la grippe A, ou… prescrire du Sildénafil avant d’aller au Sofitel ».
Plus sérieusement, l’orateur stéphanois, a qualifié les quatre enjeux majeurs d’un métier en mutation : démographie « problématique », formationinitiale « inadaptée », statut universitaire « balbutiant », solutions innovantes pour la rémunération encore « trop peu évoquées », notamment le salariat.
Les ateliers du congrès ont permis de confronter les points de vue. Comment enseigner des pratiques de prescription indépendantes face au poids de l’industrie dans la formation ? Que seront les fameux futurs pôles de santé ? Quid des coopérations professionnelles ?
Démographie : pas de coercition.
Nora Berra, secrétaire d’État chargée de la Santé, s’est employée à rassurer les futurs généralistes, à moins de trois mois de la présidentielle. « Replacer la médecine générale au cœur du système, en faire le pilier, c’est le chantier qui m’avait été confié par Nicolas Sarkozy début 2011 », a-t-elle expliqué, applaudie par l’amphithéâtre du Palais des congrès de Lyon. « Nous l’avons mené à bien », estime-t-elle. Et d’énumérer les « 400 projets de maisons de santé en cours de réalisation », des lieux qui doivent aussi
« favoriser la recherche et la formation », puisde célébrer les vertus espérées d’un numerus clausus revu à la hausse (« 8 000 étudiants au total seront en formation en 2013 »).
Concernant la démographie, la secrétaire d’État à la Santé s’exprimait dans la capitale d’une région très concernée : ces dernières années, les élus de plusieurs communes de Rhône-Alpes dépourvues de généralistes ont multiplié les initiatives pour tenter d’attirer de jeunes praticiens. Sans succès. Le conseil régional a voté des mesures d’aide à l’installation, y compris financières, couronnées du même échec. Pourtant, a asséné la secrétaire d’État, « pas question que le projet du député Philippe Vigier visant à imposer aux jeunes diplômés trois ans d’installation dans les déserts médicaux » soit adopté (la proposition de loi sera examinée demain en séance à l’Assemblée nationale). Nora Berra a ainsi confirmé, devant un auditoire soulagé, que « la méthode de la coercition n’est pas celle de ce gouvernement ».
En revanche, les nouveaux modes de rémunération n’ont pas été abordés par Nora Berra. Une lacune remarquée et regrettée par les congressistes.
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre