En termes de pédagogie médicale, d’équipement high-tech, de politique d’attractivité régionale et de propositions humanitaires, la fac « moyenne » de Rouen, ni petite, ni grande, multiplie les initiatives originales. Autant de révolutions tranquillement engagées au cœur de la capitale normande.
À la fac de médecine de Rouen les évolutions ressemblent parfois à des révolutions : ainsi les quelque 5 500 carabins, armés de leurs tablettes et smartphones, ont plébiscité depuis 3 ans l’offre numérique (lire ci-dessous). D’autres changements s’opèrent sur un mode plus discret. Rouen a ainsi été pionnière pour importer les méthodes pédagogiques venues dans les années 1990 de l’Université de Sherbrooke, avec l’apprentissage par problème (APP) et ses petits groupes de huit étudiants. Victime des contraintes de l’enseignement de masse, ce programme a explosé en plein vol. Mais le doyen Pierre Freger et son équipe n’ont pas renoncé aux approches nouvelles, comme aujourd’hui celle de l’apprentissage du raisonnement clinique (ARC), où, dans des ateliers de 50, aidés par un tuteur, les étudiants sont incités à réfléchir, à apprendre par eux-mêmes et, dès le début de leur formation, à faire acte de responsabilité. À Rouen, le bachotage n’empêche pas de former des étudiants acteurs de leur parcours.
Contre les déserts locaux
Un autre chantier tient particulièrement à cœur au Pr Freger, dans le contexte du sévère déficit démographique qui frappe les professions médicales dans le Nord Ouest, et spécialement en Haute-Normandie : quelle part une fac de médecine peut-elle prendre à la lutte contre la désertification ? A priori, les chiffres semblent indiquer que la fac a allumé un contre-feu : en une dizaine d’années, le numerus clausus est passé de 80 à 219 et le nombre des internes de 496, en 2007, à 875 cette année. Malgré ces signes arithmétiques d’embellie, la situation, observe le doyen, reste « extrêmement critique », et même elle continuera à se dégrader pour atteindre son point bas en 2019. « On n’a jamais produit autant de médecins, mais cela n’empêche pas les effectifs de praticiens régionaux de fondre, relève-t-il. Concrètement, l’UFR travaille le concept de vivier en post-internat, dans les deux filières, chef de clinique assistant ou assistant spécialistes, en augmentant la capacité de seniorisation et l’offre de post-internat. Mais cela ne suffit pas. Il faut encore développer l’attractivité normande, c’est le mot d’ordre pour enrayer le vagabondage des jeunes et spécialement des jeunes femmes, avec un étudiant sur deux qui reste dans sa ville de formation. »
447
C’est le nombre d’heures de visioconférence enregistrées en 2012-2013
8 411
C’est, en m2 , la surface du campus de Martainville
88
C’est le nombre de PU-PH qui enseignent à Rouen ; s’y ajoutent 25 MCU-PH , 84 CCA
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