Une petite contribution en écho à celle de notre confrère, le Dr Jean-Pierre Brunet, parue dans « le Quotidien » du 25 février : tout à fait d’accord avec son point de vue sur la « sacro-sainte liberté d’installation », privilège exorbitant auquel notre profession est apparemment farouchement attachée.
Et tout à fait d’accord aussi avec l’observation du sort réservé aux professions citées : enseignants, pharmaciens, militaires… Si nous ne voulons pas qu’une mesure unilatérale, arbitraire et sans doute excessive soit décidée un jour prochain par quelque ministre de la Santé excédé par les revendications légitimes de la population, pourquoi ne pas tenter de l’aménager, cette liberté d’installation ?
J’ai proposé depuis près de vingt ans à ma hiérarchie syndicale une solution simple : puisqu’on a inventé il y a bien longtemps (rappelez-vous, c’était Madame Simone Veil, sous le président Giscard d’Estaing) la sélection des médecins par le numerus clausus, concept au demeurant discutable dont on voit les inconvénients aujourd’hui, pourquoi ne pas imaginer une liste complémentaire à ce numerus clausus ?
Les médecins reçus sur cette liste s’engageraient à exercer pendant une période de 10 ans par exemple dans les régions ou spécialités désertées, puis recouvreraient leur liberté de s’installer ensuite où ils le souhaitent.
J’entends déjà les jeunes confrères me voler dans les plumes en me disant que c’est facile à dire quand on est vieux médecin et qu’on a eu soi-même le choix. Peut-être, mais si j’étais jeune aujourd’hui et candidat aux études médicales, je ne suis pas du tout sûr que je franchirais la barre du concours ; je suis certain par contre que si j’étais admis sur une liste complémentaire pour exercer en Picardie, dans le Creuse ou en Gynécologie, Anesthésie, Chirurgie… je n’hésiterais pas une seconde : ce serait oui. Quand on a envie d’exercer la médecine, on a envie de l’exercer n’importe où.
Malheureusement, il est trop tard. On a porté la durée des études médicales à 8 puis 10 ans… (est-ce bien raisonnable ?) et une telle mesure mettrait donc 10 ans à produire ses effets.
Seules solutions possibles en attendant : soit les mesures coercitives, soit une incitation financière puissante (fiscalité réduite, exonération URSSAF…) aux confrères qui accepteraient de se délocaliser pendant quelques années. Ce qui résout le problème des déserts géographiques, mais pas des spécialités désertées…
Un mot enfin des projets de recertification : pas d’accord tant qu’on n’aura pas réglé le problème de la formation continue, dont même notre génération s’est toujours acquittée alors qu’elle n’était pas obligatoire tant le besoin en était ressenti par chacun, et dont tous les savants dispositifs pour la généraliser ont été systématiquement sabordés par nos ministres de la Santé. Ou bien : d’accord, mais seulement si on demande la même chose à toutes les professions : enseignants, magistrats, conducteurs de trains, de bus, taxis, chauffeurs PL, ingénieurs, officiers de police… hommes politiques surtout à qui il semble impératif, vu leurs performances actuelles, de demander un nouvel examen ou concours type Sciences Po ou ENA tous les 5 ans par exemple. Chiche !
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