Les remplaçants libéraux vont-ils bénéficier, comme leurs aînés, d'une indemnité pour perte de revenus liée au Covid-19 ? La promesse se fait toujours attendre. Envisagée par la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) en juin, cette aide n'a toujours pas été versée aux jeunes praticiens, dénonce le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR).
Comme les praticiens installés, les médecins remplaçants ont subi une baisse d'activité et de revenus depuis mars. Selon une enquête de ReAGJIR publiée mi-mai, 92 % d'entre eux déclarent avoir été touchés financièrement lors du premier confinement. 68 % des remplaçants qui avaient des contrats prévus en mars ou avril ont eu au moins un remplacement annulé sur ces deux mois (alors que la moitié de ce panel avait déjà signé avec leur praticien remplacé). Les jeunes installés et remplaçants ont accusé une chute moyenne de leur chiffre d'affaires de plus de 40 % en mars et de 52 % en avril.
Statu quo
Pour amortir le choc, la CNAM avait accepté cet été le principe d'une d'indemnisation pour soutenir la jeune génération, calculée sur le chiffre d’affaires et les taux de charges annuels. L'agence centrale des organismes de Sécurité sociale (ACOSS) et les associations de gestion agréées (AGA) avaient été missionnées pour fournir les informations nécessaires.
Mais diverses difficultés techniques ont retardé l'extraction des données et les remplaçants ne sont toujours pas indemnisés. « En juillet, il était convenu de nous présenter les chiffres extraits de ces organismes et le mécanisme d'indemnisation proposé, souligne le Dr Laure Dominjon, présidente de ReAGJIR. En septembre, après relance, nous avons été informés qu'il existait toujours des difficultés pour les obtenir et qu'aucun mécanisme n'était prêt à être discuté. »
Question d'équité
Début décembre, une nouvelle réunion s'est tenue avec la CNAM. Mais ReAGJIR s'impatiente et réclame une aide immédiate pour surmonter les problèmes de trésorerie et de précarité des remplaçants. « Les données de référence pour l'année 2019 sont maintenant disponibles, il devrait être possible de proposer rapidement un dispositif, assure le Dr Laure Dominjon. C'est un vrai besoin mais aussi une question d'équité entre médecins. »
Après le premier confinement, près de 80 000 médecins libéraux conventionnés avaient validé une demande de dossier d'aide pour perte d'activité via le téléservice amelipro entre le 16 mars et 31 mai 2020. Le montant engagé dans ce cadre s'élève à 326 millions euros, soit environ 4 100 euros en moyenne par médecin pour compenser les charges de fonctionnement (loyer, salaires, immobilisations, etc.).
La CNAM a également ouvert pour la seconde vague une indemnisation à destination des spécialistes libéraux exerçant dans des établissements de santé et qui connaissent une baisse d'activité en raison de déprogrammations de soins non urgents.
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