Stages à la campagne : l'ISNAR-IMG veut généraliser les internats ruraux

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Publié le 09/02/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Dans la foulée de la signature mardi dernier de la charte sur l'accès aux soins au ministère de la Santé, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) formule de nouvelles propositions pour rendre accessible « les terrains de stages en milieux ruraux ».

L’internat rural, un lieu de vie commun

Si la charte d'Agnès Buzyn prévoit déjà une prime « transport et logement » de 200 euros par mois aux jeunes stagiaires en zone fragile (sans hébergement), l'ISNAR-IMG va plus loin en proposant en complément une aide logistique pour faciliter l'accès des étudiants à des logements à moins de 30 minutes de leur stage.

Le syndicat privilégie des lieux de vie partagés « avec d'autres internes, un conjoint, d'autres étudiants en stage, des remplaçants ». Le coût du loyer serait imbattable, compris entre 100 et 200 euros (le reste étant pris en charge par les collectivités ou le centre hospitalier). « Il convient de plafonner ce montant car c'est un second loyer à assumer pour l’étudiant qui a souvent une résidence principale près de son lieu d’études », justifie la structure jeune.

Ce modèle des internats ruraux existe déjà dans huit communes. La commune de Roanne, dans la Loire, a été la première à proposer une villa en 2011 pour accueillir quatre internes grâce à un partenariat entre les élus, le centre hospitalier de Roanne et l'association de médecine générale du pays roannais. « Ça a permis de rompre l'isolement », souligne Maxence Pithon, président de l'ISNAR-IMG. Deux projets sont en cours à Caen et Saint-Yrieix-la-Perche.

Indemnités kilométriques et voiture de fonction

Sur le plan professionnel, les jeunes suggèrent d'avoir accès à plusieurs maîtres de stage des universités (MSU) et de passer des demi-journées avec des professionnels de santé locaux au cours du même semestre pour découvrir des exercices différents. « Nous sommes favorables à une mixité des stages avec la possibilité de coupler différents modes d'exercice : maison de santé pluriprofessionnelle, exercice seul, milieu semi-rural, etc. », explique Maxence Pithon.

Enfin, l'ISNAR-IMG propose des indemnités financières « corrélées à l'éloignement kilométrique » ou la prise en charge partielle des titres de transport. « Beaucoup d'internes utilisent leur voiture pour les visites à domicile. L'objectif d'un stage n'est pas d'avoir des dépenses supplémentaires », précise Maxence Pithon. La mise à disposition d'une voiture de fonction à partager entre internes ou non est aussi une idée à garder en tête.

Combattre les idées reçues sur les milieux ruraux

Surtout, comme le rappelle le syndicat, les jeunes ne s'installent pas dans des territoires qu'ils ne connaissent pas. Un travail de communication est impératif. L'ISNAR-IMG juge pertinent que les MSU présentent les lieux de stages aux internes, que les maires les accueillent,  qu'ils soient conviés aux événements locaux et qu'on leur remette un kit de découverte par l’office du tourisme ou le syndicat d’initiatives locales.

Le syndicat apportera ses propositions au prochain comité de pilotage sur l'accès aux soins prévu dans six mois. 


Source : lequotidiendumedecin.fr