Cette fois, les allergologues affirment avoir obtenu gain de cause. Ils militaient depuis des années pour la création de la spécialité d'allergologie à part entière, à la faveur de la nouvelle maquette des DES (réforme du troisième cycle des études médicales). C'est chose faite.
Une délégation des représentants universitaires des allergologues avait été reçue dans un premier temps par le Pr Benoît Schlemmer, qui pilote la réforme du troisième cycle. « À l’issue de ce rendez-vous, le Pr Schlemmer a souhaité réfléchir sur l'introduction de l'allergologie dans la réforme », explique le Dr Isabelle Bossé, présidente du SYFAL. « Et il y a environ dix jours, il a proposé (par mail) un CoDES d'allergologie », se réjouit-elle, permettant de former des allergologues exclusifs.
Signature avant l'été
Selon ce schéma, ce nouveau CoDES serait inclus dans la spécialité de médecine interne. Dès la fin des ECN, les carabins pourront choisir parmi trois spécialités : médecine interne/ immunologie clinique ; médecine interne/maladies tropicales et infectieuses ; et médecine interne/allergologie.
La première année de l'internat sera un tronc commun. Puis dès le troisième semestre, les internes seront orientés vers la sous-spécialité choisie post-ECN. Par ailleurs, les internes des spécialités naturellement attachées à l'allergologie – pneumologie, dermatologie, ORL et pédiatrie – auront la possibilité de réaliser une formation spécialisée transversale (FST) qualifiante.
Le SYFAL ne crie pas totalement victoire. « C'est une bonne nouvelle mais ce n'est pas encore signé », explique le Dr Bossé. Mais la réforme devrait être actée avant l'été.
En novembre 2015, un arrêté avait établi la liste précise des DES pour la rentrée 2017, dont le DES d'urgence, de médecine légale et de gériatrie, excluant alors celui d'allergologie et d'immunologie clinique. Début avril, les défenseurs des allergologues exclusifs étaient remontés au créneau, lançant une pétition intitulée « Demain, 20 millions de Français allergiques sans allergologues ? ». Une mobilisation qui a fini par peser.
La fréquence des allergies continue d'augmenter (un Français sur trois) alors que l'Hexagone ne compte aujourd'hui que 500 allergologues exclusifs, âgés de 57 ans en moyenne.
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