LA FONDATION Santé des Étudiants de France dispose aujourd’hui de onze établissements de soins répartis dans toute la France : sept proposent des soins somatiques et six des soins psychiatriques (www fsef.net). « La Fondation existe depuis 1923. Au départ, elle était dédiée à la prise en charge des étudiants tuberculeux. Après la guerre, dans les années 1950, avec la disparition de la tuberculose, les établissements se sont reconvertis dans les soins psychiatriques et somatiques », explique le Dr Dominique Monchablon, chef de service du Relais Étudiants Lycéens à la clinique Georges-Heuyer à Paris.
Les établissements psychiatriques de la Fondation délivrent des prises en charge au long cours. « L’hospitalisation dans l’un de ces établissements constitue en général l’étape finale du parcours de soin. Plus de 90 % des jeunes que nous accueillons ont déjà été suivis en ambulatoire et hospitalisés, parfois plusieurs fois », explique le Dr Monchablon, en précisant que la clinique Heuyer dispose de 60 lits d’hospitalisation et de 15 places d’hôpital de jour.
Tous ces établissements ont mis en place une structure de soins ambulatoires. « En 1994, nous avons ouvert une structure originale « Relais Étudiants Lycéens » qui s’adresse aux lycéens, étudiants et, depuis 2002, aux élèves des classes préparatoires aux grandes écoles. Cette consultation travaille en amont des premiers soins. Les établissements d’hospitalisation, eux, travaillent en aval dans la dernière étape de réhabilitation psycho-sociale », indique le Dr Monchablon.
Des liens avec les services de santé scolaires et universitaires.
Les structures ambulatoires travaillent en lien étroit avec les services de santé scolaires ou universitaires. « Nous recevons les jeunes à la demande de ces services. Il s’agit de jeunes en difficulté scolaire qui ont été repérés par des professeurs, des proviseurs, des CPE ou des infirmières. Il s’agit de jeunes chez lesquels on soupçonne un lien entre ces difficultés scolaires et une difficulté psychologique sous-jacente. Il y a donc déjà un premier filtrage opéré par des professionnels de l’Éducation nationale », explique le Dr Monchablon.
Dans son relais parisien, le Dr Monchablon a mis en place une prise en charge spécifique. « Les jeunes sont reçus dans une consultation pluridisciplinaire, qui associe un psychiatre, un psychologue et un enseignant. Cette consultation assure une évaluation de la situation psychologique du patient qui s’étale sur six entretiens. Au départ, le jeune arrive avec une plainte scolaire et notre rôle est d’évaluer si, derrière cette plainte scolaire, il existe un trouble psychopathologique sous-jacent ou simplement une souffrance psychologique. Nous essayons de déterminer l’origine de la souffrance du patient : est-elle liée à l’environnement familial ou scolaire ? Ou bien est-elle plus structurelle, liée au processus développemental du jeune ? Si on se rend compte que les difficultés sont liées à l’environnement scolaire, nous proposons une remédiation pédagogique. Si les difficultés psychologiques sont liées à l’environnement familial, nous pouvons proposer un accueil familial ou une prise en charge dans notre pôle de thérapie familiale. Si les difficultés sont liées aux troubles psycho-pathologiques du sujet lui-même, nous orientons ces jeunes vers des structures de soins adaptées », explique le Dr Monchablon.
Les élèves peuvent être orientés vers des structures expertes dans l’évaluation diagnostique comme le Centre d’évaluation des jeunes adultes (CEJAD) du Pr Olié à l’hôpital Saint-Anne. « Si un diagnostic a déjà été posé lors de nos six entretiens, nous adressons les jeunes vers des structures dédiées : soit des CMP, soit des bureaux d’aide psychologique universitaires, soit des praticiens libéraux », indique le Dr Monchablon.
Quant aux élèves des classes prépas, ils sont confrontés, selon le Dr Monchablon, à un cursus présentant certaines spécificités. « La pression y est très forte avec des exigences importantes de rendement scolaire et de résultats. Cette pression peut mettre en difficulté des sujets présentant au préalable une vulnérabilité psychologique. Ces jeunes ont parfois connu antérieurement un fléchissement dépressif qui est passé inaperçu ou qui a été repéré, mais non traité. Il peut aussi s’agir de manifestations psychopathologiques qui ont été traitées, mais pas de façon définitive. Certains élèves sans vulnérabilité antérieure peuvent aussi se retrouver dans des situations d’épuisement psychologique ou de troubles anxieux », indique le Dr Monchablon.
D’après un entretien avec le Dr Dominique Monchablon, chef de service du Relais Étudiants Lycéens, clinique Georges-Heuyer, Paris.
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