Les futurs internes en médecine, notamment ceux ayant signé un contrat d'engagement de service public (CESP) ont eu la mauvaise surprise de voir le nombre de postes de plusieurs spécialités modifié à la dernière minute, la veille du début de la procédure d'affectation entamée le 3 septembre.
Un arrêté rectificatif précisant les spécialités et subdivisions concernées a été publié ce mercredi 4 septembre. Ainsi, dans la liste classique (hors CESP), Tours gagne trois postes d'ophtalmologie et perd trois postes de médecine générale. Un poste de médecine et santé au travail a été supprimé à Reims ainsi qu'un poste de médecine générale à Angers. Enfin, un poste supplémentaire a été accordé aux subdivisions de Nantes et Reims pour cette même spécialité.
Du côté des CESP, Tours ne proposera finalement qu'un seul poste d'ophtalmologie aux internes contre quatre précédemment et trois supplémentaires en médecine générale. Angers ouvre aussi un poste de plus de médecine générale. En revanche, Nantes et Reims en suppriment un.
Quatre futurs internes accompagnés
Pour certains étudiants CESP qui ont vu leurs vœux de simulation modifiés sur la plateforme CELINE la veille du début de la procédure, la pilule a du mal à passer. C'est le cas de Juliette qui avait la possibilité dans ses vœux d'être prise en médecine générale à Nantes mais doit aujourd'hui revoir ses plans à cause de la suppression soudaine du poste qu'elle visait. « Je me suis engagée avec sincérité en 2e année de médecine pour contrer la pénurie de médecins des déserts médicaux. Voir mon projet brisé la veille des choix de postes de l'internat me rend malade. Est-ce comme cela qu'on souhaite la bienvenue dans le monde du travail aujourd'hui ? », raconte-t-elle au « Quotidien », amère. Elle n'est pas la seule concernée, d'autres jeunes médecins ont vu les postes d'ophtalmologie de Tours s'envoler pour être basculé dans la liste classique. Or, trois étudiants avaient signé un CESP pour une carrière d'ophtalmologie dans cette subdivision.
Contactée, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) juge la méthodologie « inacceptable vis-à-vis des étudiants ». « La simulation a commencé le 19 juillet. Elle dure deux mois et permet aux jeunes de se projeter dans leur exercice. Et on leur dit finalement qu'ils n'auront pas de postes ! C'est scandaleux », commente Sébastien Villard, chargée des études médicales à l'ANEMF. Quatre étudiants ont manifesté leur mécontentement et sont actuellement accompagnés pour trouver une solution. « On analyse les recours possibles, notamment juridique », ajoute-t-il.
Créé en 2010, le CESP vise à lutter contre la désertification médicale, en offrant une allocation de 1 200 euros bruts par mois aux étudiants et internes à partir de la 2e année d'étude, contre l'engagement à exercer dans une zone sous-dotée pendant une durée équivalente à la durée de versement de l'allocation. En 2017-2018, 549 nouveaux jeunes ont été séduits par ce système, ce qui porte à 2 300 le nombre de contrats signés au total.
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