Les conditions d'accueil, de formation et d'encadrement des internes en stage au service des urgences de l'hôpital de Mulhouse seront sécurisées pour la future promotion.
L'agence régionale de santé (ARS) Grand Est, les deux syndicats locaux d'internes (SAIHCS et SARRA-IMG), la direction de l'hôpital (GHRMSA) et la faculté de Strasbourg devaient sceller ce mercredi, en fin de journée, un protocole d'accord pour accueillir 11 nouveaux internes début novembre.
Fin septembre, 17 internes du service, soit la totalité des jeunes médecins, s'étaient mis en arrêt maladie pour épuisement professionnel et surmenage, en raison du sous-effectif dans le service d'urgence depuis juin. Une révolte inédite, traduction d'une crise profonde.
En trois mois, les urgences sont passées de 22 médecins équivalents temps plein (ETP) à 7 praticiens. Depuis septembre, le service est épaulé par des médecins de la réserve sanitaire (des généralistes retraités), le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) et des confrères des autres services de l'hôpital. L'actuel président (LR) de la région Grand Est, Jean Rottner, ex-chef de service des urgences, a même promis de renfiler la blouse à temps partiel pour prêter main-forte à ses confrères.
Pas de gardes et des renforts universitaires
Le protocole de sécurisation cadre une organisation exceptionnelle. Les futurs internes aux urgences travailleront uniquement de jour. Il n'y aura pas d'internes à l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) ni dans la zone de déchocage. Les jeunes médecins n'effectueront pas de gardes (nuit, samedi après-midi, dimanche et jours fériés) pendant au moins un mois. « On garde la porte ouverte s'il faut aller au-delà d'un mois, si on n’arrive pas à renforcer les équipes », confie au « Quotidien » Christophe Lannelongue, directeur de l'ARS Grand Est. En matière d'organisation et d'encadrement des équipes, un renfort de médecins universitaires est prévu afin de suivre les internes « sur les cas pratiques et pour les débriefings ».
Au moins sept médecins seniors différents devront être présents dans le service en journée dont deux urgentistes, un traumatologue, un médecin en filière courte, un urgentiste au SMUR, un urgentiste à la régulation et un praticien dédié à l'UHCD de jour.
À cela s'ajoute une équipe de réanimateurs mobiles pour le déchocage et une pour la gériatrie. « Nous avons réalisé un planning nominatif avec l'hôpital pour les équipes universitaires et le service d'urgence pour assurer une visibilité aux internes », précise le DG de l'ARS.
Un nouveau chef pour novembre
Le GHRMSA de Mulhouse et l'ARS ont également annoncé le recrutement d'un nouveau chef de service. Le Dr Marc Noizet rejoindra l'hôpital pour prendre la responsabilité de chef de service des urgences et du SAMU 68 début novembre.
Les filières d'urgence et de gériatrie seront renforcées pour préparer la période hivernale. Plus globalement, les urgences seront réorganisées avec le «pacte refondation» et le service d'accès aux soins (SAS).
Le protocole devait être validé par les deux syndicats de jeunes médecins. La procédure de choix de stage des internes en médecine générale et de médecine d'urgence pourra s'effectuer avant la fin de semaine. 11 jeunes médecins devraient intégrer le service d'urgences dont 8 en médecine générale.
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